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GLAMOUR S’EN VA…

Pendant que les millennial­s scrollent leur feed insta, la presse féminine monte à l’échafaud. Dernière victime en date ? Glamour, le féminin pour vingtenair­es de Condé Nast : touché, coulé, RIPé…

- Par Violaine Epitalon

Soignez votre sortie ?_

C’était la relance de la dernière chance. Céline Perruche (derrière les lancements réussis de l’édition française de Grazia en 2009 et, avec Florence Willaert, de Lui version Beigbeder en 2013) et sa rédac’ – inchangée en deux ans – ont tenu jusqu’au bout. Embauchée pour la relance du mag’, début 2018, par Xavier Romatet, grand manitou de Condé Nast à l’époque (également responsabl­e de la débauche de Béline Dolat du Monde Magazine pour diriger GQ, et celle de Joseph Ghosn de Grazia pour rebooster Vanity Fair), recasé depuis à l’Institut de la Mode, Perruche doit faire avec son éphémère remplaçant, Yves Bougon (ex-Hearst Asie). Douche froide : les budgets du titre pour jeunes millennial­es sont réduits pour sauver les boomers GQ et Vanity Fair. « Nous n’avons plus les moyens de nos ambitions mais ne regrettons rien… » avouera l’édito du dernier Glamour.

Provoc’ ? _

Glamour était le dernier mag’ féminin à oser le ton provocateu­r (« Interview Naufrage : le jour où Sharon Stone m’a coulé », « Allumer le feu : alors, on braise ? », ou le « Courrier des Haters », concept repris par Quotidien). Avec son Club et ses 40 000 fans, la « Glamour family » se voit désormais menacée par le plan de départ annoncé par Condé Nast en janvier : 18 postes de journalist­es et 6 pigistes réguliers sont concernés…

Les origines ? _

Au début des 90’s, Glamour était LE mag-to-be - l'édition des années 80, fermée en 1995, était pilotée par Anne Chabrol (ancienne rédac' chef de Elle) -, avec les signatures de Beigbeder, Carine Roitfeld ou encore Christophe Tison, pro du nightclubb­ing du mag’. Ils incarnent alors la quintessen­ce du glam’ parisien : Converse, astrosexe et paillettes sur papier glacé.

80 000 _

C’est la diffusion du Glamour 2019, le titre ayant subi une baisse de 62% en trois ans. Seul espoir chez CondéNast : que pubs et lectrices se reportent sur d’autres titres du groupe…

Orphelines ? _ Grazia

Que reste-t-il désormais pour nous autres lectrices millennial­s ? Un passé chez Reworld ? Les sites calibrés vingtenair­es (Twenty, Cheek…) mais qui en vrai sont lus par trois bots dans le Marais ? Rendez-nous notre presse !

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