« LE PARFUM ? UNE MACHINE À REMONTER DANS LE TEMPS. »
Vous êtes à la tête de Différentes Latitudes (une société de distribution de parfums de créateurs) et avez ouvert Liquides, le premier bar à parfums de Paris… Quelle est la différence avec une parfumerie classique ?
David Frossard : Aujourd'hui dans les parfumeries, on voit beaucoup de cartons et de packaging, mais finalement pas beaucoup de parfums. On s'est dit que ça serait sympa de faire un endroit où il n'y avait que des bouteilles. Et puis, comme on est français, on aime bien les bars... et quel meilleur endroit qu'un bar pour avoir envie de se livrer ?
Vous avez également lancé Obvious, un « parfum écoresponsable ». Quésaco ?
Oui, c'est une marque avec un packaging à 99,9% recyclable. On a un bouchon, par exemple, fait avec des chûtes de liège de l'industrie du vin. Ça casse les codes d'avoir ce bouchon en liège sur un parfum vendu 110 euros pour 100 millilitres. La preuve que nous pouvons faire des choses essentielles, simples... et du coup, élégantes.
Et si Obvious était le parfum d’une personnalité célèbre ?
Je dirais Richard Francis Burton. C'était un aventurier polyglotte très porté sur la sensualité. Il a parcouru le monde, s'est intéressé aux hommes, un véritable iconoclaste.
Vous avez suivi une formation en histoire de la philosophie. Quel regard vous fait-il porter sur les fragrances ?
Si le parfum était une philosophie, il serait celui de l'histoire – puisque le parfum, c'est une machine à remonter dans le temps. C'est ce qui nous permet de nous rappeler un moment heureux du passé. Je me souviens, par exemple, de mes nuits en Corse avec l'odeur de l'été. Chacun a une mémoire olfactive. Et puis, c'est aussi une philosophie hédoniste. On encourage les consommateurs à ne pas avoir honte de se faire plaisir.
Liquides, bar à parfums, 9 Rue de Normandie, 75003