COMMENT RÉUSSIR SA FREE-PARTY?
Ne le dites pas à monsieur le Préfet, mais notre reporter rentre à l’instant d’une fête en région parisienne. Il s’est esquinté les oreilles et ses neurones semblent au ralenti… Mais il a quand même rapporté cette interview des organisateurs !
Vous venez de faire une free-party dans un bois à côté de Paris. Comment avezvous procédé ?
X : Les ingés étaient chauds pour ramener un système-son puissant là-bas. Donc nous sommes allés chercher un spot. On en connaissait dans ce bois pour y avoir déjà fait des teufs, mais on en cherchait un un peu différent, que les flics ne connaissaient pas déjà.
Les flics sont passés ?
Oui, mais juste pour choper un mec (qui avait un couteau sur lui) alors qu'on était déjà en train de ranger. Ça c'est plutôt bien passé, même si en soi tu ne contrôles pas les gens qui viennent. Certaines personnes ne venaient pas forcément pour la musique, vu qu'on est dans une période où tout le monde veut sortir.
Et pour l’annoncer ?
On a fait un événement Facebook très privé, avec un cercle très proche. On s'est dit que de toute façon, avec le bouche à oreille, ça pouvait aller vite ! Puis le jour même, on est arrivés sur le lieu vers 15 heures, on a tout installé en vitesse.
Vous êtes combien ?
Dans l'asso, on est une vingtaine. En fait, comme tout le monde avait envie de faire la teuf, tout le monde était chaud pour se mettre dessus.
Vous êtes en lien avec d’autres collectifs, non ?
Oui, à force de faire des soirées, d'inviter des DJs… À moins que tu restes dans ton coin à faire tes trucs, tu rencontres vite d'autres gens. De toute façon on avait quand même besoin de conseils en termes d'orga, de choix de générateurs, etc. Quand tu fais des teufs dans un esprit cool, où il n'y a pas de biffe derrière, généralement les gens veulent t'aider.
Et vous étiez combien à faire la fête, en fin de compte ?
Sur l'event privé Facebook, on était 100. Et le soir-même, il y avait au moins 600 personnes. Je ne sais pas exactement quel était le point de vue des flics, parce qu'il fallait quand même pas chercher très loin pour nous trouver. Ils ont peut-être voulu attendre que ça se finisse un peu pour venir vérifier.
Et qu’ont-ils découvert en arrivant à la fin ?
Ce qui était bien pour une première free, et c'est très important, c'est qu'on a vraiment laissé le lieu dans le même état qu'on l'a trouvé. Les gens ont joué le jeu à ramasser ce qui traînait par terre. Et les sacs poubelles, on ne les a pas laissés sur place non plus. On peut être free, et clean !
Un mot sur le procès fait aux organisateurs de la free-party à Lieuron (Île-et-Vilaine) ?
En fin de compte, le mec a été relâché (j'espère qu'il ne sera pas poursuivi après), et en plus ils n'ont pas trouvé de cluster, alors... Je trouve surtout dommage que les autorités ne se bougent pas davantage sur les histoires de tests antigéniques à faire en arrivant à un concert ou à une fête. On pourrait le mettre rapidement en place, plutôt que de toujours rejeter la faute sur la jeunesse. Oui aux testings, non à l'infantilisation des Français !