« DE LA LINGERIE POUR TOUTES ! »
Grâce à sa nouvelle collab’ avec La Redoute, la créatrice Yasmine Eslami promet une démocratisation de la lingerie. Un geste révolutionnaire ?
Vous sortez une ligne de lingerie à La Redoute. Quelle a été la ligne directrice pour cette collab’ ?
Yasmine Eslami : Comme pour notre collaboration autour des maillots l'été dernier (voir encadré), j'ai repris certains modèles phares de ma marque, en utilisant d'autres matières, etc. On a fait un set balconnet, un set triangle (que j'avais développé dans mes premières collections)...
Avec une dominante de vert et de rose.
Oui, des couleurs un peu joyeuses ! Les gens qui connaissent ma marque vont la reconnaître ; on a refait, avec La Redoute, des classiques de la maison, dans de nouveaux tissus et avec d'autres couleurs, à un prix plus abordable que ceux que je pratique habituellement. L'idée derrière tout ça étant vraiment pouvoir proposer de la lingerie pour toutes !
Vous cherchez à démocratiser la lingerie ?
Absolument ! Permettre à beaucoup plus de monde d'avoir accès à une lingerie où l'on fait attention à la coupe et à la qualité. Si on doit re-confiner, autant être le plus chic possible !
Vous sortez cette collection à la veille de la Saint-Valentin.
Un hasard ! Pour moi, la
Saint-Valentin, c'est quelque chose de très américain. En France, on le voit moins. J'ai habité à
Londres ; là-bas, c'est la folie.
Mais pas encore en France !
Avec le Covid, la fabrication et la livraison sont au ralenti partout dans le monde. Comment gérez-vous ?
Tous les secteurs ont été affectés. Il y a des retards parce qu'il y a des endroits qui ferment, d'autres qui travaillent avec beaucoup moins
d'effectifs, donc ça se répercute et il y a des retards sur tout. Mais la collection est là !
Vous avez démarré votre première collection de lingerie il y a dix ans. Quel était votre parcours avant ?
J'ai fait le Studio Berçot à Paris, et ensuite, un stage d'été chez Vivienne Westwood à Londres. Ils m'ont embauchée à la rentrée, et je suis resté dix ans à travailler pour elle. Je me suis occupée de tout ce qui était presse, puis j'ai commencé à faire
des séries mode...
Et qu’avez-vous appris en travaillant auprès de Vivienne Westwood ?
J'ai pu observer son sens de la coupe et de la couleur de près. Vivienne a toujours fait tout ce qu'elle voulait, elle n'a jamais fait selon les avis des autres ou les tendances. J'espère m'être inspirée d'elle là-dessus. Et surtout, l'Angleterre est tellement différente de la France. Il y a vraiment un esprit anglais de la mode.
Moins cérébral peut-être ?
Il y a moins cette peur de la critique. On n'a pas peur de ses propres goûts, on ose des mélanges moins classiques, plus originaux peut-être.
2021 marque les dix ans de votre marque cette année. Comment allez-vous les fêter ?
Je ne sais pas trop ! On a commencé avec Jeanne (Damas), ma première muse, avec une photo d'elle enceinte. Pour la suite, on verra bien…