THE ADDICTION
Entre 1990 et 1996, soit de à
Abel Ferrara a réalisé pas moins de sept opus majeurs conjuguant cinéma de genre et cinéma d’auteur. Film de vampires, marxiste et chrétien, The Addiction pointe le caractère dévorant de l’impérialisme et la dimension addictive du capitalisme tout en défendant, à coup d’images du massacre de My Lay au Vietnam et des charniers d’Auschwitz, la thèse selon laquelle le Mal serait une donnée fondamentale de la condition humaine. Las, le pessimisme de Ferrara, bien moins radical que celui de son maître Pasolini, se dilue dans le sauvetage spirituel de son héroïne qui revient, dans l’épilogue, visiter sa propre tombe. En dépit de son idéalisme catho, qui confine à la bêtise, ce film, magistralement photographié par Ken Kelsch, demeure fascinant.
E.D.