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« LE MEILLEUR VACCIN ? LE SPORT ! » Pour la réouvertur­e, un sport plus écolo ?

Durant le confinemen­t, le président du Ken Group (le très prisé Klay, le hype Ken Club, le Blanche et les CMG Sports Club — ex Club Med Gym...) a pu revoir ses clubs, donner naissance à de nouveaux projets et entamer une quête de sens sur la salle de spor

- Par Léontine Behaeghel Photos Alexandre Lasnier

Vous êtes à la tête du Ken group, vous avez racheté les salles Club Med Gym l’année dernière et avez produit plusieurs films (le dernier en date : L’Astronaute, de Nicolas Giraud, coproduit avec Christophe Rossignon, qui vient d’être tourné). Vous gravitez autour de deux milieux à l’arrêt depuis le début de la crise. Comment se sont passés les confinemen­ts ?

Arthur Benzaquen : Quand ça a commencé, je dois avouer que, pour moi, c'était limite une belle poésie : le monde entier s'est mis à l'arrêt pour sauver des vies. Et puis, j'habite en plein Paris et tous les matins j'avais ma famille de canards à 8 h 30 pétantes devant la maison. Ça m'a rassuré sur la capacité de la nature à reprendre possession de l'espace… De notre côté, on a gelé les abonnement­s de nos membres immédiatem­ent. On a mis en place des cours gratuits sur Instagram et sur Facebook, plus de 10 cours par jour, et on a fait 10 millions de vues très vite, donc je me suis dit que c'était bête de ne pas en faire quelque chose. J'étais en lien avec l'APHP, qui rêvait de financer une cohorte. L'hôpital public a été pris de court et il va y avoir de gros dégâts post-covid. Cette cohorte demandait pas mal d'argent : 100 000 euros. On a fait continuer les cours gratuiteme­nt et les gens, s'ils le voulaient, pouvaient donner un peu. On a levé la somme. Il y avait quelque chose d'un peu magique.

Ce n’est pas difficile de poursuivre vos projets quand le monde s’arrête ?

Si, pour un créatif, c'est dur. On met sa créativité ailleurs, on trouve le moyen, paradoxale­ment, d'écrire de nouvelles histoires. On essaye d'aligner des intérêts qui font que tout le monde se tire vers le haut plutôt que tout le monde se tire dans les pattes.

Vous préparez quand même un peu la suite ?

Oui, il y a des projets qui sont nés ! Par exemple, les restaurant­s : on fait un très beau partenaria­t avec Assaf Granit et Tomer Lanzmann. On commence par le Klay, en guise de laboratoir­e. On est parti de cette nourriture tellement généreuse, orientale, se rendant compte qu'à base de légumes, les possibilit­és étaient infinies. Et, en parallèle, on a pris conscience que de très grands athlètes, en arrêtant complèteme­nt les viandes, ont explosé leurs performanc­es. De toute façon, on est dans une période pivot de la résilience et de l'écoute : la première écologie est notre corps. Et on a commencé dans cette lignée à faire un travail sur le végé.

Finalement, votre but va bien plus loin que la salle de sport…

On essaye de mettre du sens même dans le divertisse­ment. Gustave Roussy, le plus grand centre européen de recherche contre le cancer, a lancé un gros programme de dépistage, Intercepti­on, car aujourd'hui on peut dépister certains cancers et changer les modes de vie, et donc diminuer le risque de l'apparition de la maladie. On travaille avec eux et on lève des fonds. D'abord, les constats qu'on fait montrent une évidence : deux à trois heures de sport par semaine diminuent par deux les risques de rechute et de décès. C'est quand même assez fou. Même post-maladie, reprendre possession de sa propre enveloppe corporelle est un exercice difficile ! Ce serait génial que chacun rajoute du sens, de la culture, de la santé, à son échelle…

Ça fait partie de la même quête de sens qu’ont eu beaucoup de gens ces derniers temps, y compris pour une salle de sport…

Il ne faut pas tout attendre du politique, il faut aussi que ça vienne de la société civile. Effectivem­ent, plus on va mettre de la culture, de la santé, du sens dans nos projets, plus les gens vont être encouragés à le faire un peu aussi. C'est un cercle vertueux.

Et le cinéma, vous en êtes où ?

J'ai un peu tourné dernièreme­nt en comédien, comme ça, pour m'amuser. Par exemple dans Stalk, une série sur France 2 que j'aime beaucoup. On m'a

proposé le rôle du méchant dans la deuxième saison, je n'avais pas l'habitude de le faire donc j'ai adoré. J'ai aussi fait le magnifique film de mon amie Émilie Frèche, Un monde idéal, avec Benjamin Lavernhe et Julia Piaton, qui vient d'être tourné. Après, coup de coeur pour Thomas Pone et Varante Soudjian et Léo Maidenberg avec qui on développe des projets.

Sur la partie sport, dans vos clubs, quelles nouveautés ?

Il y a beaucoup de Clubs Med Gym qui vont entrer en mutation. On va les upgrader, les réinventer, faire intervenir des artistes… Changement radical. L'idée est de faire des concepts uniques pour chaque club.

Et à gare du Nord ?

À gare du Nord, c'est assez fou. On a eu deux ans de farouche opposition, ça a été un parcours du combattant. Maintenant on peut enfin travailler concrèteme­nt sur la programmat­ion culturelle et commercial­e du projet. On croise les doigts sur l'exécution car le chantier sera pharaoniqu­e, mais on est sur une situation assez dingue avec beaucoup d'extérieurs.

Le sport d’après, c’est donc du fitness avec du sens ?

Absolument. On s'est rendu compte que le meilleur des vaccins, a priori, c'était d'avoir une bonne condition physique. Tous ceux qui étaient très sportifs, même quand ils l'ont chopé, en ont moins souffert.

Moralité ?

Autant se mettre au sport de son vivant.

« LA PREMIÈRE DES ÉCOLOGIES EST DE PRENDRE SOIN DE NOTRE CORPS. »

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Sa piscine a beau être vidée, le patron du Klay déborde d'idées : à la rentrée, sa salle se transforme­ra en une « Factory du fitness ».
Le Klay, 4bis rue Saint Sauveur, 75002, Paris
KLAY MAN_ Sa piscine a beau être vidée, le patron du Klay déborde d'idées : à la rentrée, sa salle se transforme­ra en une « Factory du fitness ». Le Klay, 4bis rue Saint Sauveur, 75002, Paris

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