TOUT « CE QUI BRILLE… »
L’as du rap trap français, passé par le collectif du XVIIéme, XVBARBAR, s’est fait connaître grâce à des freestyles rocailleux devenus sa marque de fabrique. Rencontre dans « le plus grand des calmes », avec Cheu-B, pour une série en or…
Alors que son dernier feat avec Diddi Trix (ex du Batara Gang de Bondy), « Bad Boy Records », boosté par sa présence dans En Passant pécho, a déjà cumulé plus d’un million de vues sur YouTube, Cheu-B ne perd pas le Nord. Les rumeurs de feats vont bon train, mais Bechara, qui a choisi son pseudo d’après le surnom que lui donné la bande du XV, reste mystérieux. Dans le milieu depuis 2010, avec un premier album solo en 2017, Welcom to Skyland et un deuxième en 2019, Icône, le surdoué du 17e sait comment gérer sa com’ et ses projets. Pas besoin de le voir sandwich à la bouche pour savoir qu’il est détendu quand il s’installe en studio, son free-style « London » à fond en arrière-plan pour s’ambiancer devant l’objectif.
Avec le XV vous faites partis des premiers à avoir ramené la sonorité du drill de Chicago et de la trap anglaise en France dans les années 2010. Tu cherches à garder cet univers dans tes albums solo ?
Cheu-B : En sortant du XV, j'ai cherché à me différencier. Maintenant que j'ai fait mon nom et que l'on sait qui je suis, je reviens avec des sons pas forcément super perchés ou compliqués, mais ultra-efficaces. Que plus de monde puisse écouter ma musique. Dans la manière dont je compose mes sons, je pense à la nouvelle génération !
Avec le XV, les projets communs passent devant les projets persos, ou vous la jouez plus Wu Tang Clan, avec des réunions à l’occasion ?
(Rires.) En vérité, et quoi qu'il arrive, on aura toujours le même respect à travailler pour des projets communs, on le fait parce qu'on en a envie. Mais en général, tout le monde gère son solo et sa carrière perso en premier. C'est les solos de chacun qui nous font savoir si on va manger demain ou pas, plus le XV ! Si on fait des feats, c'est pour le coeur!
On te connait très bon freestyleur. Tu fais tout sur le moment ?
Avec les années, je peaufine ma technique. On part d'inspi et on construit en studio, généralement. Après, je peux me concentrer sur certains titres et écrire un peu, gratter oui, mais jamais avant le studio. Je pars toujours de l'instru', je ne peux pas écrire sans ma prod', impossible !
Ton frère, Kepler, vient de sortir son morceau « Superman », à quand un feat familial ?
J'ai déjà participé à son premier EP et Sur mon prochain album, je le dis, il y sera. C'est coffré ! Logique.
À quand ta propre marque de vêtements ?
C'est en place, on a sorti la marque Outil Syndicat avec une première série de t-shirts simples avec logo. En ce moment, on est en train de bosser des modèles un peu plus personnels, plus stylés. On a d'abord créé un t-shirt basique pour toute la famille, la fan base, et que tout le monde puisse porter… pour commencer !
Qu’est-ce-qui te plait dans l’idée de designer une marque ?
J'aime la sape, je l'adore même ! Je trouve que c'est une autre manière de m'exprimer en tant qu'artiste, ça me complète… Les bijoux, aussi. Tout ce qui brille ? Pas tout, non ! Mais presque.
À part les huit membres de XV avec qui tu travailles beaucoup, qui t’inspire le plus en ce moment ?
À part les membres du XV ? (Rires.) Difficile… En ce moment, j'écoute beaucoup de son du « bled », de l'afro. Dj Arafat par exemple. Ce sont des sons qui datent de 10 ou 15 ans et qui ne se démoderont jamais.
Pour tes visuels et tes clips, on sent que tu donnes de l’importance à ta prod’.
Je me sers de tout ce qui me passe par la tête. Et j'aime beaucoup l'autodérision dans le rap. On sait que c'est réel, mais on rigole un peu de ça. Pour rendre les choses accessibles et flirter avec la limite par exemple, on sort des armes, mais on le fait à la rigolade... J'aime bien être en contrôle, je veux savoir les idées du réal ! Si je peux en trouver
« ON SORT LES ARMES, MAIS À LA RIGOLADE... »
une par-dessus, c'est tout benef ' !
Dans ton morceau « BSE » (2020), en référence à ta boîte de prod Big Sky Entertainment, tu dis « y’aura du boulot que pour les
bosseurs » et tu te clippes déguisé dans la peau de différents corps de métier, du vendeur à Carrefour au plombier. C’est quoi le message ?
C'est principalement pour dire que tout le monde peut m'écouter et dans la vie, c'est le travail qui paie, toujours. On a essayé de faire passer cette idée dans le design et l'atmosphère de la prod'. On peut travailler à Carrefour, avoir 45 piges, ou être un jeune footeux, et écouter du rap. Le rap, c'est ouvert à tout le monde, c'est un message ! J'ai aimé travailler sur cette image, on a fait ça avec les moyens du bord ! On a tourné dans des magasins où la clique et moi allons souvent, c'était kiffant de faire ce clip entre nous.
Sur ta série de freestyles, « Le Sky » tu travailles avec une équipe différente à chaque épisode pour la prod. C’est le hasard des rencontres ou tu cherches à chaque fois de la nouveauté ?
C'est surtout des hasards. Je peux bosser plusieurs fois avec quelqu'un si les choses se passent bien... J'ai bossé avec tous les gens qui m'entourent en ce moment, que ce soit des beatmakers, des réals ou des caméramans. J'aime travailler avec les gens qi m'entourent. C'est tous mes gars !
Ton prochain album, tu le prépares 100% en indé après ton départ de chez Sony. Pourquoi cette décision ?
Je ne me sentais pas libre. Maintenant je suis en licence avec le BSE (Big Sky Entertainment, ndlr) et j'ai la main sur mon travail, je suis moins éparpillé. C'est une autre manière de travailler et finalement je suis fier de mon travail. Être là, encore, après toutes ces années, le XV, les hauts et les bas en maison de disque… ça me rend fier et j'espère que le public va aimer.
VESTE BLUEMARBLE BAGUE MAYL MONTRE CARTIER (MONTRE PACHA DE CARTIER EN OR JAUNE 41 MN BRACELETS INTERCHANGEABLES)