Technikart

PAUL FUCHS, LE GLOBE-TROTTER ENDURANT

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Avant de reprendre l'exploitati­on de son père et son grand-père, Paul Fuchs a beaucoup hésité : « Lorsque l'on est issu de ce milieu, on doute souvent au moment de choisir sa voie. Commencer à travailler la terre, c'est ne plus jamais la quitter ». C'est alors qu'il s'est mis à voyager aux quatre coins du globe pour visiter les plus grands vignobles. C'est durant cette période que Paul Fuchs prend conscience de la nécessité de convertir l'exploitati­on familiale à la biodynamie : « J'ai vu beaucoup de reportages et d'articles sur les pesticides chimiques et leur danger pour la santé. Une vigne sans chimie est contrainte à aller chercher des éléments minéraux plus profondéme­nt dans les sols. J'y ai vu l'opportunit­é de faire de meilleurs vins avec une dimension supplément­aire : la minéralité ». La tâche se révèle alors plus rude que prévue : « En biodynamie, les contrainte­s sont très élevées et nous sommes déjà tellement tributaire­s des aléas climatique­s. Dans les années 1950, nos grands-parents ont connu deux années sans récolte à cause du gel. Ce fut un peu le choc des cultures lorsque j'ai commencé à travailler avec mon père ». Et si la théorie est une chose, la pratique en est une autre : « Il a aussi fallu apprendre les bons gestes, observer le végétal pour voir sa réaction... Le bon sens paysan en quelque sorte. Sans lui on ne respecte ni la vigne, ni la terre ». Au fil du temps, voyant que les premières cuvées du fiston faisaient au moins jeu égal avec les siennes, Fuchs Père décide un jour que Paul serait désormais le patron : « À compter de ce jour là, nous ne nous sommes plus jamais affrontés ! ».

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