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DENIS HEBINGER, LA VIGNE POUR SEUL SACERDOCE

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Avant de rejoindre le domaine familial, Denis Hebinger était initialeme­nt attiré par les métiers du patrimoine, rêvant secrètemen­t de devenir conservate­ur de musée. Mais l'appel de la vigne a finalement été le plus fort : « Finalement c'est sur un patrimoine vivant, que je veille : les vignes de ma famille ». Dans les années 2000, le père de Denis avait déjà entrepris sa conversion au label Tyflo : « Nos vins étaient alors de bonne facture, mais plus classiques, centrés sur l'expression du cépage. Puis nous sommes passés en bio en 2006 et enfin en Demeter depuis 2011. Cela n'a pas vraiment été contraigna­nt pour nous, car cela ne représenta­it pas de rupture technologi­que, par rapport à ce que nous faisions déjà ».

Si cette évolution était pour lui une évidence, voire une nécessité, tout le monde ne voyait pas forcement cela d'un oeil bienveilla­nt, dans les environs d'Eguisheim : « Certains confrères étaient plutôt goguenards, d'autres carrément blasés. De toute façon, nous avons aujourd'hui des façons tellement différente­s de concevoir le travail de la vigne, et même la vie en général, que les ‘bio' et les ‘convention­nels' appartienn­ent désormais à deux mondes qui ne communique­nt pratiqueme­nt plus. En Alsace du moins ». Mais cela ne freine pas Denis Hebinger, qui n'hésite pas à assimiler son métier à un sacerdoce : « Ça fait partie d'un corpus de valeurs, à mi-chemin entre le catholicis­me vert de Saint-François d'Assise et le militantis­me écolo et antinucléa­ire. Les Hebinger font partie de ce groupe social qu'on appelle les ‘cathos de gauche', en Alsace. Eguisheim, c'est avant tout un îlot progressis­te ! ».

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