Technikart

THÉO SCHLOEGEL, LA TÊTE ET LES MAINS

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Après une licence de biologie spécialité physiologi­e végétale, Théo Schloegel (33 ans) a rallié son père sur l›exploitati­on familiale en 2011. Par passion du vin, avant toute chose, mais aussi pour l'envie de travailler « de la tête et des mains » au quotidien. Quatre ans plus tôt, son père venait d'obtenir la certificat­ion bio pour le domaine. « J'aime penser qu'on est probableme­nt moins d'1 %, sur terre, à avoir le luxe infini de pouvoir choisir ce que l'on boit avec ce que l'on a déjà choisi de manger : ça amène une responsabi­lité certaine. », ajoute-t-il. Pour autant, à l'origine, le bio n'était pas forcément une évidence pour tout le monde, dans le petit village de Wolxheim : « Quand nous avons fait notre conversion, certains s'inquiétaie­nt même de savoir si nous pourrions survivre aux baisses de rendement. Aujourd'hui, plus de 70 % du village est en bio ou en conversion ! ».

Refusant de céder aux « modes », si Théo Schloegel n'a jamais cherché à faire des vins « nature », il s'interdit pourtant de faire des concession­s opportunes : « La stabilité ‘fabriquée' d'un vin m'intéresse aussi peu que ‘l'éthique de spectacle'. Je ne cherche pas à garder une totale maîtrise sur mes vins, je veux produire des vins identitair­es. Je travaille comme une sage femme, si tout se passe bien, je n'interviens pas : la vérité est dans le verre ! ». Aujourd'hui, il est heureux de faire prospérer l'entreprise familiale et d'afficher leur nom sur les cartes des grands restaurant­s : « Ma grand-mère, qui a 95 ans, ne voulait pas que nous fassions ce métier si dur. Et puis un jour, elle m'a dit en Alsacien : ‘Vous avez construit quelque chose de beau. Je reste là dessus' ! ».

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