« JE VOULAIS UN VIN LIBRE COMME MOI »
La créatrice, connue pour ses sacs iconiques en faux croco et ses campagnes ultra-glam, se lance dans la collab’ viticole. On trinque !
Comment est né ce projet des Apprentis Vignerons ainsi que ta rencontre avec Benoît ?
Amélie Pichard : J'ai pas mal d'amis dans la restauration. J'ai bien l'idée de découvrir le travail de ces artisans sachant que je travaille moi-même avec ces gens-là. Benoît était pour moi le parfait match ! Il a une démarche désintéressée dans son métier. Il est très curieux ; le jour où il a repris le domaine, il n'avait jamais fait de vin de sa vie, il a tout appris auprès de son prédécesseur.
Est-ce que ce projet est pour vous en adéquation avec vos valeurs qui se tournent vers l’environnement ?
Ah ça, c'est certain ! Ça ne m'a jamais intéressée de « faire pour faire », et lui c'est la même chose. Il veut que ce soit fait le plus intelligemment possible en trouvant des techniques adaptées. Heureusement qu'il y a des gens comme ça.
Et il y avait un goût du vin particulier avant ce projet ?
Oui ! Le vin, c'est venu assez tard. J'étais assez fermée sur mes goûts avant de rencontrer Benoît. Je disais toujours « je veux que du vin rouge léger, clair ». Il m'a appris à faire les dégustations. Essayer d'abord de comprendre ce que l'on sent et ensuite ce qu'il y a en bouche. Ça a été un déclic. Avant, comme je fumais, je détestais le vin rouge, mais maintenant que j'ai arrêté, ça débloque quelque chose au niveau du palais. Trouvez-vous que le vin Fronsac que vous avez créé laisse bien transparaître votre personnalité décalée ?
Complètement ! Que ce soit dans cette idée de vin « libre », dans sa façon d'être consommé et ensuite dans sa saveur et sa bouteille. Je suis même partie sur une étiquette avec une photo de poule que j'ai trouvée en train de picorer dans les grappes autour de lui. Je voulais en faire un jeu de mots « le vin blanc, le vin rouge » donc je l'ai appelé le « vin rousse ».
D’ailleurs vous avez sorti aussi un verre à vin, est-ce une coïncidence ?
Tout à fait. J'ai fait une collaboration avec l'artiste Karla Sutra qui est vraiment implantée dans la scène food. Et c'est aussi avec elle qu'on a dessiné un bol breton puisque j'en fais la collection chez moi.
Et quels sont vos futurs projets dans la mode ?
La marque vient de fêter ses 10 ans, j'ai envie de simplifier au maximum. Ça fait déjà quelques années que je fais moins de propositions chaussures parce qu'il y a toujours des paires qui restent. Je lance des sabots à la rentrée, des Santiag cet hiver et en 2022 je vais faire une collab basket. J'aimerais, à l'avenir, implanter tous ces produits dans un espace nouveau qui ne soit pas inutile. Je pense à un hôtel. Je partage beaucoup mes voyages et c'est important d'avoir un lieu où les gens peuvent venir tout en réunissant le maximum de choses locales.