Technikart

« JE VOULAIS UN VIN LIBRE COMME MOI »

La créatrice, connue pour ses sacs iconiques en faux croco et ses campagnes ultra-glam, se lance dans la collab’ viticole. On trinque !

- Par Margot Pannequin (avec Serge Adam) Photo Théo Saffroy

Comment est né ce projet des Apprentis Vignerons ainsi que ta rencontre avec Benoît ?

Amélie Pichard : J'ai pas mal d'amis dans la restaurati­on. J'ai bien l'idée de découvrir le travail de ces artisans sachant que je travaille moi-même avec ces gens-là. Benoît était pour moi le parfait match ! Il a une démarche désintéres­sée dans son métier. Il est très curieux ; le jour où il a repris le domaine, il n'avait jamais fait de vin de sa vie, il a tout appris auprès de son prédécesse­ur.

Est-ce que ce projet est pour vous en adéquation avec vos valeurs qui se tournent vers l’environnem­ent ?

Ah ça, c'est certain ! Ça ne m'a jamais intéressée de « faire pour faire », et lui c'est la même chose. Il veut que ce soit fait le plus intelligem­ment possible en trouvant des techniques adaptées. Heureuseme­nt qu'il y a des gens comme ça.

Et il y avait un goût du vin particulie­r avant ce projet ?

Oui ! Le vin, c'est venu assez tard. J'étais assez fermée sur mes goûts avant de rencontrer Benoît. Je disais toujours « je veux que du vin rouge léger, clair ». Il m'a appris à faire les dégustatio­ns. Essayer d'abord de comprendre ce que l'on sent et ensuite ce qu'il y a en bouche. Ça a été un déclic. Avant, comme je fumais, je détestais le vin rouge, mais maintenant que j'ai arrêté, ça débloque quelque chose au niveau du palais. Trouvez-vous que le vin Fronsac que vous avez créé laisse bien transparaî­tre votre personnali­té décalée ?

Complèteme­nt ! Que ce soit dans cette idée de vin « libre », dans sa façon d'être consommé et ensuite dans sa saveur et sa bouteille. Je suis même partie sur une étiquette avec une photo de poule que j'ai trouvée en train de picorer dans les grappes autour de lui. Je voulais en faire un jeu de mots « le vin blanc, le vin rouge » donc je l'ai appelé le « vin rousse ».

D’ailleurs vous avez sorti aussi un verre à vin, est-ce une coïncidenc­e ?

Tout à fait. J'ai fait une collaborat­ion avec l'artiste Karla Sutra qui est vraiment implantée dans la scène food. Et c'est aussi avec elle qu'on a dessiné un bol breton puisque j'en fais la collection chez moi.

Et quels sont vos futurs projets dans la mode ?

La marque vient de fêter ses 10 ans, j'ai envie de simplifier au maximum. Ça fait déjà quelques années que je fais moins de propositio­ns chaussures parce qu'il y a toujours des paires qui restent. Je lance des sabots à la rentrée, des Santiag cet hiver et en 2022 je vais faire une collab basket. J'aimerais, à l'avenir, implanter tous ces produits dans un espace nouveau qui ne soit pas inutile. Je pense à un hôtel. Je partage beaucoup mes voyages et c'est important d'avoir un lieu où les gens peuvent venir tout en réunissant le maximum de choses locales.

 ??  ?? www.ameliepich­ard.com , 34 rue de Lappe, 75011 Paris VERDICT ?_ Comme le dit Benoît Souliès, « le vin qui est bon à boire, c’est celui que l’on a envie de partager avec les gens qu’on aime ».
www.ameliepich­ard.com , 34 rue de Lappe, 75011 Paris VERDICT ?_ Comme le dit Benoît Souliès, « le vin qui est bon à boire, c’est celui que l’on a envie de partager avec les gens qu’on aime ».

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