JEUNE DEPUIS 30 ANS !

C'était au début du XXème siècle. Jeune journaliste médias officiant dans un openspace d'Issy-les-Moulineaux (le rêve), je découvre Technikart sur un coin de table dédié à la presse du jour. Le mag, créé à la rentrée 1991 sous forme de gazette d'art, en est alors à sa dixième année. Je feuillette. Ses articles culture me parlent (j'ai certaines références en commun avec la bande de têtes brûlées, comment les imaginer autrement, de la rédaction). Les autres, plus provocants, me bousculent. La DA est criarde et assumée. Et le ton, parfaitement populo-snob.

À partir de ce moment, je guetterai le titre chaque début de mois, je ne suis jamais déçu. Ayant grandi à Londres, je vois bien les inspirations que cette bande de Parisiens est allée piocher dans la presse pop anglo-saxonne. Mais, au bout de quelques numéros, je me rends à l'évidence : ils ont surpassé leurs maîtres et font le meilleur mag' du monde, ces enfoirés. ( J'aurais l'occasion de le leur rappeler plusieurs fois au fil des ans ; ils ne voudront jamais me croire.) Quand le mag' de marketeux pour lequel je bosse ferme, j'irai tenter ma chance là-bas…

Bien des années plus tard, je reprends la rédaction en chef du magazine (pour le détail de ces péripéties, voir la grande story orale que nous publions ce mois-ci). Accompagné dès le premier numéro par Olivier Malnuit, la ligne directrice est claire : respecter l'ADN du titre (le ton tranchant, cette lecture pop du monde, et le refus de tout dogmatisme) tout en oeuvrant pour lui trouver une pertinence dans une époque en pleine et constante mutation. Comme nous le dirons au moment de la nouvelle formule, nous sommes là pour « permettre de mieux comprendre les idées qui façonnent notre futur immédiat ».

Logique donc pour le numéro marquant les trente ans d'un média ayant accompagné toutes les modernités émergentes de se plonger dans les « 30 révolutions à venir », à commencer par celles touchant au métaverse, ce rêve matrixien d'un Internet augmenté pour lequel nous nous passionnons ces derniers temps. En attendant d'y ouvrir une succursale, notre éditeur Fabrice nous promet une fête grandiose (il attend qu'Elon Musk le rappelle avec les dispos du Falcon 9).

Bonne lecture, on se retrouve en février (et avant, dans le Meta),