LA PIÈCE DU MOIS Éric Ruf revient à l’essentiel
Après avoir mis en scène la pièce Roméo et Juliette à la Comédie-Française, vous mettez en scène l’oeuvre de Gounod à l’Opéra comique. C’est une première ?
Éric Ruf : Il est rare qu’un metteur en scène soit amené à créer la même oeuvre au théâtre et à l’opéra. Ce projet s’inscrit dans une double démarche économique et écologique, puisque nous conservons la même base de costumes, de décors, et la même équipe artistique de création qu’à la Comédie-Française. Cependant, il ne s’agit pas d’une reprise stricte mais d’une progression. La différence la plus notable est peut-être la résistance étonnante des chanteurs par rapport aux comédiens lorsqu’il s’agit de poison shakespearien. Les premiers chantent encore quand les seconds ont fini depuis longtemps de convulser. Ainsi, Juliette, chez Gounod succombe au philtre de Frère Laurent en pleine cérémonie de mariage, alors qu’au théâtre, c’est dans la solitude de sa chambre de jeune fille. Du 13 au 21 décembre,1 place Boieldieu, 75002