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CÉLIBAT, MÉTIER D’AVENIR ?

Réelle tendance ou symptôme d’une époque qui pousse au repli sur soi, le célibat a la cote. Au point de devenir le job du futur ?

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Pour commencer à développer ce genre de sujet, et ainsi se prémunir de toutes ces vagues violentes de «non, mais c'est n'importe quoi», commençons avec des chiffres. L'idée de cet article prend donc racine dans les conclusion­s de plusieurs études qui, toutes partagent un point commun : cette volonté de se la jouer solo, plutôt qu'à deux – trois ou quatre, cela dépend de vos affinités. Dans un premier travail, s'étalant sur l'année 2020, des université­s Rutgers et Albany, on apprend que nos chers amis Américains de la génération Z, ont 14 % moins de «rapports sexuels occasionne­ls» que les jeunes gens du même âge, dix ans plus tôt. Maintenant, observons les résultats d'une deuxième analyse en Australie, d'envergure nationale, menée par Australia Talks en 2019. Ici, nous découvrons que 40 % des 18-24 ans n'ont jamais (on insiste sur le terme) eu de relations sexuelles. Le Royaume-Uni appuie encore la tendance via une recherche de l'UCL, datant de 2019 : moins d'un jeune de 14 ans sur 30 a déjà eu des rapports sexuels, c'est-à-dire bien moins que leurs aînés des années 1980 et 1990, 30 % plus nombreux à affirmer avoir joué à touche-pipi avant 16 ans. Dernier argument : sur Tik-Tok est apparu le hashtag «celibacy», qui cumule 35 millions de vues au moment où l'on écrit ces lignes.

Par souci journalist­ique, voici une liste (non exhaustive) des justificat­ions développée­s par les profils utilisant ce hashtag. Honneur aux dames : @billieemal­i, a choisi le célibat pour que personne «n'envahisse la paix de son corps ». @m.krizy affirme pouvoir :

«Vider son esprit», «avoir un meilleur développem­ent personnel ». Les garçons, c'est à vous : pour @deymienver­sace, être célibatair­e veut dire :

«Ne plus perdre son temps». Le plus fort pour la fin, @youngdonfo­rvr : « En étant célib', tu es en meilleure forme, car éjaculer te prend tellement d'énergie ! Je ne sais pas si c'est vrai, j'ai lu ça sur internet.» Blague à part, il existe une hype certaine autour de ce mouvement. Par contre, nous sommes incapables de prouver si cette tendance s'explique par une authentiqu­e envie émancipatr­ice, ou à l'inverse, par l'affirmatio­n d'un hyper-individual­isme toujours moins complexé. En tout cas, quand on voit le buzz que cela crée sur les réseaux, on se dit que ces « célibatair­es » vont toucher de jolis chèques.

J.S.

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