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Interview sous serment. « QU’ILS LA GARDENT, LEUR NFT ! »

Pilier du Wu-Tang Clan, Method Man se consacre désormais à son jeu d’acteur. Il nous a appelés pour nous parler de son rôle d’avocat ambitieux dans la série Power Book II : Ghost…

- Par Malik Habchi Photo Mac Downey

Le dernier album du Wu-Tang Clan date de 2014. Des projets prévus avec les autres membres du Clan ?

Method Man : Pas dans l'immédiat, parce que maintenant, je suis acteur. Mais à chaque fois que le Wu-Tang voudra retourner en studio, je serai là. Quand ils partiront en tournée, je ne ferai peutêtre pas tous les spectacles, mais si j'arrive à trouver le temps, j'y serai.

Tu te consacres désormais au métier d’acteur. Cette nouvelle vocation t’est venue comment ?

Ça m'est tombé dessus. Quand j'ai fait Cop Land (de James Mangold en 1997, ndlr), je pensais que ça serait facile, mais en fait, non. Je n'ai finalement vraiment compris ce métier qu'au bout de plusieurs films, quand on me l'a expliqué d'une façon qui m'a beaucoup parlé. C'est à ce moment que je me suis rendu compte à quel point j'aimais jouer. Un peu comme si ça avait été la première fois que je mangeais un burger de ma vie !

Et ton personnage dans la série Power Book 2, Davis

McLean. Te sens-tu proche de lui ?

Non, pas du tout (rires) ! Davis et moi, nous ne nous serions probableme­nt jamais rencontrés. C'est un gars motivé par le pouvoir, narcissiqu­e. Mais il fait bien son travail. Il sort de l'une des plus grosses affaires de sa vie, qu'il a gagnée, il est à son heure de gloire. Et il compte bien en profiter !

Ton personnage a évolué au fil des épisodes…

Au début, le personnage n'avait pas été écrit pour moi. Mais nous avons une excellente équipe de scénariste­s, et lorsque nous avons tourné la première saison, autour de l'épisode quatre ou cinq, ils ont commencé à écrire plus spécifique­ment pour moi, en observant ma performanc­e. Les bons écrivains arrivent à capter tes points forts, pour adapter le personnage à ton jeu.

Tu as dit un jour que l'album inédit de Wu-Tang, Once

Upon a Time in Shaolin, devrait être rendu public. Mais un groupe de collection­neurs NFT se l’est offert et envisage de le sortir.

Je ne veux même pas répondre à cette question ! Ils peuvent se la garder, leur NFT, je m'en fiche !

Tu viens de sortir le single « Pain », avec Paige Kennedy et Isaac et je constate que ton rap-game est toujours aussi fort à 50 ans. Quel est ton secret ?

Aujourd'hui, je le fais parce que je le veux, pas parce que je me sens obligé. J'ai davantage de temps pour écrire et je ne jure plus dans mes paroles – ce qui me force à me surpasser. En fin de compte, je crois que je suis encore meilleur qu'avant.

Parce que quand tu tournais avec le Clan, tu te sentais dans une sorte d’obligation de chanter

Non, c'est comme ça quand on travaille pour un label. Quand ils veulent de nouveaux titres, ils les veulent tout de suite ! Tu dois aller en studio, enregistre­r, il y a un calendrier, une deadline... Aujourd'hui, je n'ai plus cette pression. C'est beaucoup mieux et moins stressant. Et tu sais, beaucoup des jeunes qui ap

partiennen­t à cette nouvelle génération, celle née dans les années 2000, ne savent même pas que j'étais rappeur...

Vraiment ?!

Sérieux, tu serais surpris. L'autre jour, je suis tombé sur une femme et sa fille. La mère me connaissai­t par la musique, mais la fille me connaissai­t surtout pour le premier How High ! Et il arrive aussi que je croise quelqu'un en tee-shirt Wu-Tang dans la rue, qui passe devant moi sans me remarquer ! (Rires.)

J'ai vu sur ton Instagram que tu pratiquais beaucoup de muscu. C’est nouveau pour toi ?

Je fais ça depuis environ dix ans maintenant. J'ai commencé à 40 ans par intermitte­nce et je suis devenu vraiment sérieux à 43 ans. Je poste les vidéos pour montrer que, si je peux le faire, tout le monde peut le faire.

Redman est ton ami depuis les années 1990. Vous avez fait de la musique ensemble, joué ensemble dans des films et il apparaît même dans la série. Qu’est-ce qui est arrivé en premier : le travail ou l’amitié ?

Le travail est venu d'abord, puis l'amitié, quand Def Jam nous a fait travailler ensemble. Et je salue Redman tous les jours parce qu'il n'avait pas à faire ça, il était déjà un artiste confirmé et j'étais un nouveau, mais il m'a quand même donné ma chance. Alors je l'aime pour ça.

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