L’EXPO DU MOIS
Kawaï Katerine
Il l’annonce sur les réseaux sociaux avec un pull aux couleurs de l’enfance, une voix douce comme un bonbon et, pour auréoler le tout : un petit chien dans ses bras. Vous l’aurez compris, l’exposition « Mignonisme » de Philippe Katerine, au Bon Marché, promet des sculptures, des dessins, des photographies, et surtout beaucoup d’amour et de beauté.
Le journaliste le plus coquin de la rédaction, Tom Connan, 26 ans, sort un second roman, aussi corrosif que visionnaire.
Pourquoi ce titre, ?
Tom Connan : J’aime bien écrire des fictions en rapport avec l’actualité, pas chaude mais les grands sujets de société. Comme mon roman précédent,
autour des Gilets jaunes. Et il me semblait que la pollution, c’était quand même le thème le plus parlant pour décrire l'ambiance du moment. Après tout, à quoi bon être romancier si l'on ne peut pas s'approprier les grandes problématiques sociales.
Tout bon journaliste qui se respecte se doit-il d’écrire un livre ?
En France, en tout cas, il y a des liens entre les deux. À la base, je ne suis pas gratte-papier, j’ai fait Sciences Po et HEC. Mais c’est très français, ce culte du livre, il prend toujours une place relativement prestigieuse dans tous nos métiers. Ce qui est absurde, vu le nombre de mauvais livres !
Qu’est-ce qui t’a poussé à écrire ce livre malgré tout ?
Le sujet que j’aborde – toutes les pollutions que nous subissons – est peut-être omniprésent, mais de manière floue. Sa manifestation la plus concrète, ça reste la pollution de l’air, de l’eau, sonore, visuelle, etc. Ce sont des éléments qui touchent à la qualité de vie, à la santé physique et mentale. Donc ça me semble être un élément fédérateur pour aborder l'époque.
Ta couverture représente une jeune femme dans un champ avec un masque à gaz. Pourquoi ?
Ça montre qu’il n’y pas d’issue possible. Où que l’on aille, même au fin fond de la Normandie, nulle part est clean en France. C’est, par exemple, l'un des endroits où il y a le plus de centrales nucléaires. Même au milieu de nulle part, il y a aura toujours les pesticides. Et même au fin fond de ton open-space, il y aura toujours les élucubrations des collègues. Au secours !
Éditions Albin Michel, 352 p., 19,90 €
M.P.