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TOUT CE QUI BRILLE !

Alors que le contexte économique des prochains mois s’annonce chaotique, nos friends de la mode font diversion en nous filant des fringues shiny. Show must go on !

- Par Margot Ruyter

La mode, nouvel indice Dow Jones ?

Vous n'avez pas pu échapper aux signaux d'alarme présents dans tous les bons médias sérieux (comprenez : bien déprimants), une nouvelle crise économique nous attend. Et que fait la mode dans ces cas-là ? Elle adopte l'attitude contraire à la situation. Comprenez : plus ça va mal, plus c'est clinquant. C'est précisémen­t quelques mois avant que ça ne nous explose à la figure que la mode a décidé de parer ses défilés de paillettes. Peu importe quoi ou comment, il faut que ça brille. Le message est passé à la fashion week de Copenhague, où Ganni a dévoilé un haut transparen­t métallisé aux reflets scintillan­ts (méfiez-vous de la terrible censure Instagram quand vous souhaitere­z exposer fièrement ce top mettant en valeur votre poitrine), Saks Potts a proposé une robe rose bonbon (merci Pierpaolo Piccioli et son défilé Valentino automne-hiver 2022-2023) tout en sequins, et Stine Goya une robe tie & dye aux tons pastels façon Petite Sirène d'Andersen (vive le Danemark !). Mais alors la paillette, poudre aux yeux ou véritable remontant ? Plus habitués à sortir sequins et autres brillants pour les fêtes de fin d'année (la fameuse Saint-Sylvestre ambiance disco fever qu'on nous sert chaque année, à mi-chemin entre Halloween niveau makeup et un goûter d'anniversai­re de gamin de six ans niveau look), la paillette devra s'inviter dans nos dressings dès la rentrée. Un besoin de légèreté alors que la Banque de France a dévoilé, dans une publicatio­n du 21 juin dernier, ses projection­s macroécono­miques pour les mois à venir: 6,1 % d'inflation en 2022 et 7 % pour l'année prochaine. Ouch… Hors de question néanmoins de se laisser abattre, on suit avec plaisir cette tendance qui redonne le sourire (à défaut de renflouer les caisses).

ANTIDÉPRES­SEUR EFFICACE

Ce n'est pas la première fois (ni la dernière) que la mode nous remonte le moral. Puissant remède anti-déprime, elle a, par le passé, su réchauffer les coeurs et les corps. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors qu'entre 60 et 70 millions de personnes ont trouvé la mort, il faut repeupler. Qui participe à relancer la natalité ? La mode ! Exit les tons militaires et bonjour aux couleurs vives ; exit les pantalons et rebonjour les corsets. Tout ce qui peut mettre en avant le corps est alors de rigueur, preuve qu'il ne faut jamais sous-estimer la force de frappe de la mode. Au moment de la crise financière et bancaire de 2008, la mode fait de la résistance et se met au fluo. Au défilé Fall 2008 de Jean-Paul Gaultier, les mannequins portent des collants rose pétant et des gants orange sanguine ; tandis que chez Gucci les robes s'affichent en jaune tournesol (Spring readyto-wear 2008). À défaut de nous sauver de la crise, les créateurs nous permettent de garder la tête hors de l'eau et de continuer à se marrer et ça, ça ne mange pas de pain. Alors, pour la rentrée 2022, un seul mot d'ordre : paillettes !

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La chanteuse Dua Lipa dans un ensemble rose à paillettes Valentino au Sunny Hill Festival (Pristina, Kosovo) le 5 août dernier.

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