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« ON ÉTAIT SUR LA MÊME LONGUEUR D'ONDES… »

La révélation de 99 Francs, c’est Jocelyn Quivrin, qui incarne le binôme de Dujardin, un crétin d’anthologie. Lors de la sortie du film, il nous donnait cette interview, en partie inédite. Il meurt deux ans plus tard…

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Vous tournez depuis près de 20 ans et j’ai eu l’impression de vous découvrir dans 99 Francs ?

Jocelyn Quivrin : J'ai 28 ans et je tourne depuis l'âge de dix ans. J'ai commencé un peu par hasard à la télé, puis j'ai tourné dans Louis enfant roi de Roger Planchon et tout s'est enchaîné.

Pour 99 Francs, il paraît que c’est Jean Dujardin qui vous a imposé.

C'est un tout petit peu plus compliqué que cela. Avec Jean, on s'était croisé lors d'avant-premières. Alors qu'ils cherchaien­t un acteur pour jouer mon personnage, l'attachée de presse Alexandra Schamis a soufflé mon nom à Jean. Il en a parlé au réalisateu­r, Jan Kounen, et ça a marché !

Dans le film, vous incarnez le directeur artistique qui travaille en tandem avec Dujardin. À l’écran, votre complicité est incroyable.

Il y a eu un vrai truc en entre nous. Je trouve que Jean est un acteur formidable, un mec drôle, qui n'a pas la grosse tête, mais c'est également un super camarade de jeu. Tourner avec lui, c'est un cadeau. On était sur la même longueur d'onde, comme deux vieux potes. Il ne fallait pas se prendre la tête, s'amuser, et y aller : trouver des trucs, improviser, dire des conneries, s'envoyer des vannes. Jan est très preneur. On s'est super marré, c'en était même indécent, parfois. Ils m'ont payé en plus : c'est une honte !

Pour votre personnage, Charlie, avez-vous rencontré des gens dans la pub qui lui ressemblen­t ?

J'ai deux personnes de ma famille dans la pub. J'ai un peu traîné avec eux pour voir… Pour moi, Charlie est comme Octave, avec une dizaine d'années de moins. Il commence à avoir du succès, de l'argent, de la drogue. Pour lui, tout est juste trop cool. C'est un ado attardé qui ne se pose pas beaucoup de questions.

C’est dur de jouer un personnage tout le temps défoncé ?

Charlie est un personnage joyeux. Il prend de la drogue, il est bien, il n'a jamais de descente. Ce n'est pas vraiment réaliste, c'est Alice au pays des merveilles. La drogue est une excuse pour rendre le personnage encore plus crétin. C'est une comédie et ça été génial à jouer.

Le modèle du film, c’est Las Vegas Parano ?

Je ne sais pas, il faudrait en parler à Jan. On s'est juste inspiré de plein de choses qui nous faisaient rire et on a envoyé la sauce. Même si, en même temps, le film a un côté très sombre et assez angoissant.

 ?? ?? DUMB & DUMBER_ Entre Dujardin et Quivrin, une incroyable complicité pour incarner des crétins anthologiq­ues.
DUMB & DUMBER_ Entre Dujardin et Quivrin, une incroyable complicité pour incarner des crétins anthologiq­ues.

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