« CERTAINS MONDES FONT RÊVER »
Dans son nouveau roman, Marceline ou le monde des autres, Marc Désaubliaux nous plonge dans l’histoire d'une jeune fille, venue d'un milieu modeste, qui rêve d’intégrer la bourgeoisie de la ville. Quoi qu'il en coûte ?
Comment feriez-vous le pitch de votre nouveau roman ?
Marc Désaubliaux : L’histoire se passe dans une petite ville de province qui s’est complètement endormie au XVIIème siècle, parce que les responsables de la ville ont refusé le passage du train. La ville a donc été accaparée par un milieu social bourgeois. Mais à la fin des années 1970, la ville change avec l’autoroute qui passe à côté. Marceline est une jeune fille de 17 ans qui habite dans une petite cité, et son rêve est d’entrer dans le milieu très fermé de la bourgeoisie de la ville. Elle va donc faire preuve d’imagination pour y parvenir.
Vous mettez le mot « riche » entre guillemets, pourquoi donc ?
Car dans cette ville, il ne suffit pas d’être riche pour être du bon côté de la barrière, c’est le milieu qui est important, la richesse intellectuelle, patrimoniale, ou avoir une belle histoire de famille.
Est-ce un roman d’introspection ?
C’est un roman qui travaille sur ce qu’il y a à l’intérieur des gens, comment ils fonctionnent, pour trouver ce que les gens ont en eux, mais qu’ils ne savent pas. Leur inconscient. La plupart des gens vivent à la surface d’eux-mêmes sans s’en rendre compte. Je crois beaucoup à la psychologie familiale, les non-dits dans une famille, qui descendent les générations, et qui peuvent expliquer pourquoi on est comme on est.
Si on est tous l’autre de quelqu’un, est-on aussi l’autre de soi-même ?
Bien sûr, il y a plusieurs personnes en nous. Je ne serais pas le même si j’étais en face de quelqu’un d’autre que vous. Rimbaud disait, « Je est un autre. » Je crois beaucoup au rôle d’acteur de chacun de nous.
Marceline ou le monde des autres, (éd. Des auteurs des livres), 16 euros, 323 pages.