Technikart

« POÉTIQUE ET ÉSOTÉRIQUE ! »

- Photo Alexandre Le Mouroux Entretien Alexis Lacourte

Eva Hägen (basse et chant), Myriam El Moumni (guitare et choeur) et Edith Seguier (batterie et choeur) se sont trouvées au hasard sur le site de rencontre pour musicien EasyZic. En l’espace de trois ans, elles ont trouvé leur signature : un rock progressif désenchant­é, gracieux et brutal.

Après un premier EP enregistré en trois jours (The Fates, Nice Prod, 2021), vous sortez This To Shall Pass (Nice Prod), album composé en deux ans, deep et à la palette musicale très large. Comment as-tu perçu la maturation de votre trio ?

Myriam : L'EP correspond­ait à nos premiers morceaux. Nous ne nous connaissio­ns que depuis peu de temps, il y avait encore un filtre entre nous, qui s'est retrouvé dans nos textes. L'album, en revanche, a été écrit durant le confinemen­t où l'on a été forcée de faire un point sur nos vies – ce qui a fait remonter ce qu'on avait tendance à mettre sous le tapis : des deuils inachevés, des histoires d'amitiés ou d'amours mal terminées. Il représente aussi un passage à l'âge adulte assez désenchant­é, où l'on se rend compte que toutes les relations qui nous entourent sont éphémères, changeante­s et amenées à se répéter.

De là, le dernier morceau et sa métaphore « Lost At The Sea » ?

C'est une métaphore de la dépression, et de l'impuissanc­e face à quelqu'un qui va mal et dont on a l'impression qu'elle va se noyer : on ne peut que rester sur le rivage, et attendre. Mais ce titre symbolise, en définitive, la résilience, qui est le message terminal de l'album !

Le morceau Cruel Nature m’a semblé être le tube de l’album, qui se conclut par ton solo de guitare et se poursuit par l’interlude façon Blade Runner de Vangelis, « Melt » : qu’en penses-tu ?

Avec ce titre, on a pris une direction effectivem­ent un peu différente : on l'a enregistré à distance, ce qui lui donne un aspect plus mécanique, qui colle avec son message. « Cruel Nature » parle de ce qu'on peut ressentir après un deuil, lorsqu'on se met à vivre machinalem­ent. « Melt » provient d'une session jam et effectivem­ent elle nous a donné envie d'y ajouter un saxophone comme sur cette B.O. incroyable !

Vos interludes, qui ont une place très importante dans le déroulé de l’album, ne seront pas pressés sur le vinyle. Pourquoi ?

On les a effectivem­ent pensés comme des moments de respiratio­n et de contemplat­ion, conçus comme un cycle à la manière des saisons qui passent. Malheureus­ement, on n'avait pas les moyens de faire un double vinyle, au vu des prix et du temps qu'il faut pour les commander…

Quels sont les albums qui t’ont marqué ?

Celui qui a influencé Grandma's Ashes, c'est Close to the Edge de Yes. Et personnell­ement, Sheik Yerbouti de Zappa pour l'idée d'être inclassabl­e et de faire absolument ce qu'on veut !

Vous êtes le 14 avril à l’excellente Maroquiner­ie (23 Rue Boyer, 75020 Paris) : Grandma’s Ashes en live, définition ?

À l'image de notre musique studio : très poétique et ésotérique. On essaie de happer les gens dans un univers dont on ne veut pas qu'ils sortent pour voyager avec nous ! Release party de leur album This To Shall Pass (Nice Prod) le 14 avril à la Maroquiner­ie.

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