BERNARD LAVILLIERS : « Je n’aimerais pas avoir 20 ans aujourd’hui ! »
Cordes, cuivres, percussions et guitares électriques l’accompagnent sur ce 21e album aux textes percutants, en prise avec l’actualité. On y trouve aussi la griffe de Benjamin Biolay. Aussi efficace qu’étonnant.
Clin d’oeil à l’un de vos précédents albums : vous chantez ici les causes perdues, mais où sont les musiques tropicales ?
Elles sont un peu là ! Il y a une ambiance « funky latino » sur Muse, ça bouge aussi sur Paris la grise. Pour le reste, l’ambiance est différente.
Dans Bon pour la casse, de qui parlez-vous ?
Des plus de 45 ans qui ont du mal à trouver du travail. Franchement, je n’aimerais pas avoir 20 ans aujourd’hui ! Quand j’avais 20 ans, il y avait du boulot.
Dans Fer et défaire, vous critiquez le patron d’ArcelorMittal. C’est un engagement qui vient de loin…
J’ai été, il y a quarante ans, le premier à faire des concerts dans des usines… Avant, on avait affaire à de vrais patrons, aujourd’hui ce sont des gestionnaires. J’ai fait ça pour m’amuser, en jouant sur les mots… Se refaire, « faire dans le fer », mais aussi « faire dans le faire », c’est-à-dire être dans l’action…
Pourquoi les arrangements de Vendredi 13, sur l’attentat du Bataclan, sont-ils si dépouillés ?
J’avais écrit un long texte, trop long... Je décris l’horreur au début et puis je parle de ceux qui ont fait ça. J’ai laissé vivre les cordes…
À 71 ans, votre voix tient la route et vous pétez la forme. Votre secret ?
Dès les années 1980, j’ai pris des cours pour éviter de forcer ma voix. Et la forme… Quand j’étais petit, j’étais asthmatique. On m’a envoyé à la campagne, loin de la pollution. Je faisais du vélo pour aller à l’école et je faisais le jardin, ça doit venir de là !