TELEMAGAZINE

BERNARD LAVILLIERS : « Je n’aimerais pas avoir 20 ans aujourd’hui ! »

Cordes, cuivres, percussion­s et guitares électrique­s l’accompagne­nt sur ce 21e album aux textes percutants, en prise avec l’actualité. On y trouve aussi la griffe de Benjamin Biolay. Aussi efficace qu’étonnant.

- PAR FRÉDÉRIC JARREAU

Clin d’oeil à l’un de vos précédents albums : vous chantez ici les causes perdues, mais où sont les musiques tropicales ?

Elles sont un peu là ! Il y a une ambiance « funky latino » sur Muse, ça bouge aussi sur Paris la grise. Pour le reste, l’ambiance est différente.

Dans Bon pour la casse, de qui parlez-vous ?

Des plus de 45 ans qui ont du mal à trouver du travail. Franchemen­t, je n’aimerais pas avoir 20 ans aujourd’hui ! Quand j’avais 20 ans, il y avait du boulot.

Dans Fer et défaire, vous critiquez le patron d’ArcelorMit­tal. C’est un engagement qui vient de loin…

J’ai été, il y a quarante ans, le premier à faire des concerts dans des usines… Avant, on avait affaire à de vrais patrons, aujourd’hui ce sont des gestionnai­res. J’ai fait ça pour m’amuser, en jouant sur les mots… Se refaire, « faire dans le fer », mais aussi « faire dans le faire », c’est-à-dire être dans l’action…

Pourquoi les arrangemen­ts de Vendredi 13, sur l’attentat du Bataclan, sont-ils si dépouillés ?

J’avais écrit un long texte, trop long... Je décris l’horreur au début et puis je parle de ceux qui ont fait ça. J’ai laissé vivre les cordes…

À 71 ans, votre voix tient la route et vous pétez la forme. Votre secret ?

Dès les années 1980, j’ai pris des cours pour éviter de forcer ma voix. Et la forme… Quand j’étais petit, j’étais asthmatiqu­e. On m’a envoyé à la campagne, loin de la pollution. Je faisais du vélo pour aller à l’école et je faisais le jardin, ça doit venir de là !

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