TELEMAGAZINE

2017 L’ANNÉE YANN BARTHÈS !

Avec son émission à mi-chemin entre magazine d’informatio­n et divertisse­ment, l’ancien animateur de Canal + conquiert désormais aussi bien les coeurs dans les sondages que les parts de marché sur TMC. Retour sur un phénomène.

- PAR FRÉDÉRIC JARREAU

“ON EST UNE ÉQUIPE, ON A SEULEMENT UN AN D’EXISTENCE, DONC IL N’Y A PAS D’URGENCE À TOUT CHAMBOULER ” YANN BARTHÈS

Le cheveu impeccable, le costume cintré, la cravate bien droite, Yann Barthès mériterait qu’on l’appelle « Son Altesse ». Il n’y verrait d’ailleurs aucun inconvénie­nt, la modestie n’est pas son fort. On ne peut cependant que s’incliner devant tant d’allant et de talent. Ses courbes sont en effet affolantes. Celles des audiences de Quotidien. En cette rentrée 2017, la tendance est à la hausse. Dans le match qui l’oppose à C8, l’animateur est à touche-touche avec le Touche pas à mon poste ! de Cyril Hanouna. Rien qu’en septembre, entre 20h et 21h seule tranche intégralem­ent en commun avec TPMP, Yann Barthès l’a emporté 13 soirs sur 18 ! Les chiffres varient entre 1 million de téléspecta­teurs, au plus bas, et 1,5 million, au plus haut. L’écart s’est un peu resserré en octobre. Et de cette guerre de l’audimat naît forcément des tensions. L’enjeu est grand car l’objectif n’est pas uniquement publicitai­re ou commercial, il est aussi artistique. Dans la gestion des invités, les rivalités entre les deux sociétés de production sont vives. Celle de Quotidien, Bangumi, créée par Yann Barthès lui-même, essaierait de dissuader certains invités de se rendre sur le plateau de Cyril Hanouna. « Parce qu’il n’a pas bonne presse », dirait-il à ceux qui hésitent… Des pressions révélées par Benjamin Castaldi, source toutefois incertaine puisqu’il est lui-même chroniqueu­r dans… TPMP. Ce à quoi Yann Barthès avait répliqué : « Au lieu de foutre le bordel, certains feraient mieux de travailler ! » Tout aussi prompt à réagir en cas de coup dur, l’animateur de TMC a montré son inventivit­é quand Liam Gallagher, l’ex-membre du groupe Oasis, a annulé en dernière minute sa participat­ion au talk-show. L’équipe de Quotidien a alors trouvé la parade pour occuper l’antenne : en lieu et place du rocker, on a vu sur scène… le présentate­ur et ses chroniqueu­rs en play-back ! Hugo Clément, Julien Bellver et Étienne Carbonnier à la guitare, Lilia Hassaine au piano et Azzedine Ahmed- Chaouch à la batterie. On peut y voir là l’un des secrets du succès de l’émission : une simple pirouette et il s’en sort toujours, avec de la légèreté mais aussi un investisse­ment personnel total pour assurer le show. Son équipe a d’ailleurs peu évolué après une première saison réussie. « On est une équipe, on a seulement un an d’existence, donc il n’y a pas d’urgence à tout chambouler » , expliquait l’ex-présentate­ur du Petit journal au mois d’août dernier. Cette stratégie s’avère aussi payante en termes de notoriété. Yann Barthès se classe 5e du top des animateurs préférés des Français, toutes génération­s confondues, selon un sondage BVA paru en octobre. Il se classe derrière Élise Lucet, Nagui, Michel Cymes et Yves Calvi. Il est même n°1 chez les moins de 35 ans, loin devant Stéphane Plaza ! Alors forcément, quand vous êtes au top, les déboires guettent… Nicolas Dupont-Aignan a récemment saisi le CSA afin de le sanctionne­r. Son associatio­n politique, Les amoureux de la France, n’a pas aimé que l’animateur incite ses téléspecta­teurs à inonder son site Internet de fausses déclaratio­ns afin de « casser le délire » de l’ex-candidat à l’élection présidenti­elle. « Monsieur Barthès a une nouvelle fois pris parti et a violé la convention d’émission conclue entre le CSA et la chaîne TMC » , peut-on lire dans le courrier envoyé à l’instance de régulation. Les plaignants mettent en cause « la déontologi­e et l’honnêteté » de Yann Barthès… On ne peut décidément pas plaire à tout le monde. Michel Denisot garde de son côté beaucoup de tendresse pour celui qui fit ses premières armes dans Le grand journal sur Canal + via sa chronique « Le petit journal » . Le succès a été tel qu’elle est même devenue une émission à part entière en 2011 ! « J’ai vu arriver Yann à Canal, il distribuai­t les revues de presse dans les bureaux, explique Michel Denisot. Il a démarré tout en bas. » Aujourd’hui, de la presse, il se tient à distance. Ses interviews sont rares– hélas pour nous —, ce qui ne nuit en rien à son parcours, qui est en effet un bel exemple de réussite !

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