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De génération en génération se transmet au sein de ces dynasties une passion viscérale pour la scène et le public. Panorama des plus illustres tribus du show-business hexagonal.
Hallyday, Gainsbourg, Dutronc… Les familles qui règnent sur la musique
Àforce de les voir s’entredéchirer par tribunes médiatiques et avocats interposés, on oublie presque que les Hallyday forment aussi et surtout un clan artistique. Dans la famille Smet, on trouve : Johnny, le rockeur aux cent millions d’albums vendus, à qui l’on doit un demi-siècle de bonheur et des kilomètres de tubes dans les rayonnages ; son ex-femme Sylvie Vartan, avec qui il a partagé une relation chaotique et d’innombrables duos ; et le fruit de leur idylle, David Hallyday, qui a signé en 1999 Sang
pour sang, opus double disque de diamant qui a été l’un des triomphes majeurs de son célèbre papa… Quant à sa demi-soeur Laura Smet, fille de Johnny et de Nathalie Baye, si elle n’a jamais souhaité s’aventurer dans le même sillon, elle s’inscrit cependant dans le panthéon discographique national grâce à l’impérissable Laura, morceau que lui consacré Johnny Hallyday et qui est resté au Top 50 pendant plus de six mois en 1987.
Comme Sylvie et Johnny, ils étaient follement épris l’un de l’autre mais leurs chemins ont fini par se séparer. « J’ai beaucoup aimé Gainsbourg mais j’ai eu peur de Gainsbarre » expliquait Jane Birkin à ceux qui s’étonnaient de voir voler en éclats ce tandem mythique. La jolie anglaise ingénue et la longue romance qu’elle a eue avec son Pygmalion Serge Gainsbourg ont néanmoins engendré l’une des plus remarquables lignées de la variété française, avec en tête de file leur fille Charlotte Gainsbourg, timbre timide mais vrai tempérament, qui a reçu en 2018 la Victoire de la musique de la Meilleure interprète féminine. Sa cadette, Lou Douillon, fille de Jane Birkin et du réalisateur Jacques Doillon, fait aussi l’unanimité dans ce domaine avec une tessiture qui rappelle la regrettée Amy Winehouse. En revanche, Lulu Gainsbourg, le dernierné de Serge, n’a pas encore réussi à se faire une place au soleil dans le star-system…
Chez les Chédid, on partage de façon plus égalitaire les joies de la notoriété.
Louis Chédid, le patriarche, à qui on doit entre autres le fameux Anne, ma soeur Anne, a su transmettre à ses bambins dès leur plus jeune âge son joyeux virus, d’abord à Matthieu, dit M, dont on connaît le parcours auréolé de multiples récompenses, parmi lesquelles un César pour la bande originale de Ne le dis à personne, mais aussi à Joseph, dit Sélim, et à Anna, alias Nach, trois de ses quatre enfants
avec qui Louis Chédid a réalisé une tournée en 2015. « Nous avons toujours eu nos carrières respectives mais on a toujours travaillé ensemble », a expliqué Louis Chédid sur les ondes d’Europe 1 en décembre 2014. Une dream- team dont l’inspiration a largement été nourrie également par
Andrée Chedid, mère de Louis et auteure de génie, que ses deux prix Goncourt, de la poésie et de la nouvelle, n’ont pas empêchée d’écrire Je dis aime pour son petit-fils M…
Quant à Thomas Dutronc, il a beau dire de ses parents « qu’ils ne lui font pas de cadeaux », ils lui ont malgré tout légué des gènes en or : Jacques Dutronc, sa nonchalance et ses dons d’instrumentiste, et Françoise Hardy,
le charme et la sensibilité. « Je suis fan aussi bien de mon père que de ma mère et je pense avoir hérité des deux » a- t- il d’ailleurs confessé dans une interview donnée à La Croix en 2011. Même atavisme musclé du côté des Souchon, où Pierre et Charles ( dit Ours), les deux fils d’Alain, ont repris le flambeau. L’immense Jacques Higelin, décédé le 6 avril dernier, avait déjà assurer sa relève avec Arthur H, qui sévit devant un micro depuis trente ans, Kên, qui conçoit des spectacles et des clips, et sa benjamine, la talentueuse Izïa, que Jacques qualifiait de « tendre merveille » dans la sublime Ballade pour Izïa qu’il a composée en 1991 pour l’album Illicite.