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Muriel Robin exceptionn­elle dans Jacqueline Sauvage : c’était lui ou moi

- PAR MARTINE TOUHET

Quelle a été votre réaction quand Yves Rénier vous a proposé le rôle de Jacqueline Sauvage ?

J’avais écrit au président François Hollande pour la défendre à l’époque des faits, alors j’ai dit oui toute de suite, pour la cause mais aussi pour tendre la main à Jacqueline.

Avez- vous rencontré Jacqueline Sauvage ?

Nous nous sommes vues trois mois avant le tournage. En fait, ce n’est pas un biopic donc je ne voulais pas devenir Jacqueline Sauvage. Dans ce téléfilm, elle passe à travers à moi. Aviez-vous peur de la décevoir ? Je mets peut- être quatre larmes quand elle en avait mille. Ce sont mes dosages mais il n’y a pas de trahison. Quand elle avait peur, j’avais peur aussi.

Tourner les scènes de violence avec Olivier Marchal provoquait-il quelque chose en vous ?

C’est du faux, mais c’est un peu du vrai quand même pour être crédible. Il ne pouvait pas faire semblant de me secouer et je peux vous dire que le lendemain j’avais quelques petits bleus. Et puis ce qu’on fait en faux existe vraiment, malheureus­ement. Au moment où je tournais ces scènes, je me disais qu’il y avait des femmes qui subissaien­t ça tous les jours.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que vous n’êtes pas vraiment glamour dans ce rôle. Vous voir vieillie comme ça à l’écran ne vous pose aucun problème ?

Aucun souci avec cette image, d’autant que lorsque je me vois à l’écran, je trouve que je ressemble plus à Jacqueline Sauvage qu’à Muriel Robin.

Votre opinion sur Jacqueline Sauvage a-t-elle quelque peu changé depuis ce tournage ?

Je suis définitive­ment avec elle. Si je pouvais prendre dans mes bras toutes les femmes qui sont battues, je le ferais tous les jours.

Jacqueline Sauvage a-t-elle vu ce téléfilm ?

Pas à ma connaissan­ce. J’espère vraiment qu’on le verra ensemble car j’aimerais partager ce moment avec elle.

Pour quelles raisons est-il important de reparler de cette affaire aujourd’hui, selon vous ?

J’espère apporter ma petite contri-

bution et dire à ces femmes qu’elles ne sont pas seules. Peut- être que certains hommes vont prendre conscience du mal qu’ils font.

Ce téléfilm est annoncé comme un événement. Est-ce que cela ajoute un peu de pression ?

Disons que plus il sera regardé, mieux ce sera pour le sujet. Et puis c’est flatteur pour Olivier Marchal et moi d’être un événement. D’autant qu’entre nous, ça a fonctionné tout de suite. Que ce soit quand il m’embrasse ou me frappe, il n’y avait aucune gêne entre nous.

Vous aviez interprété Marie Besnard

[dans Marie Besnard, l’empoisonne­use, sur TF1 en 2006, NDLR]. Ce n’est pas comparable sur le fond, mais c’est un rôle tout aussi fort…

Je les aime car ce sont des femmes de caractère. Un grand merci à ceux qui me les ont proposés.

Vous avez signé une tribune dans

Le Monde pour « sauver la planète ». Que faudrait-il faire ?

Je n’en sais fichtremen­t rien et il y a des gens qui savent bien mieux que moi par où commencer, mais je sais qu’il fallait que je signe.

D’autres grandes causes vous tiennent-elles à coeur ?

Je suis la marraine de l’associatio­n Le Refuge, qui s’occupe des jeunes rejetés par leur famille du fait de leur orientatio­n sexuelle. Je préfère m’engager sur peu de choses pour le faire bien. Les grosses machines comme les Restos du coeur ont montré qu’ils pouvaient se débrouille­r sans moi.

Avez- vous d’autres tournages à venir ?

J’ai toujours envie de tourner mais je n’ai pas de projet car on ne m‘en propose pas. Ce qui me plairait c’est un beau rôle dans une série bien écrite.

Et une autre aventure avec Chanee ?

Non, car les dirigeants de France 3 souhaitent que ces aventures se passent désormais en France. Les sangliers dans les Cévennes ou les buses en Auvergne, je ne regarderai­s pas, or je ne fais pas ce que je n’ai pas envie de regarder à la télévision.

Enfin, votre projet de spectacle écrit par Nicolas Bedos, est- ce pour bientôt ?

Je dois d’abord découvrir le texte, et si ça me plaît, je monterai sur scène en septembre 2019.

“JE METS PEUT-ÊTRE QUATRE LARMES QUAND ELLE EN AVAIT MILLE” MURIEL ROBIN

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Olivier Marchal

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