L’INTERVIEW
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Vincent Lagaf’
Après deux numéros de Strike ! qui ont fait le plein d’audience au printemps dernier, l’animateur revient pour animer jusqu’à la fin de l’année ce jeu qui allie culture générale et bowling. Dans un esprit potache et avec Cyril Hanouna à la production. D’où vient votre « bip bip » de début d’émission ?
Du Club Med, il y a quarante ans de ça : c’était le cri de ralliement d’un chef de village. Michel Creton le reprend d’ailleurs dans Les Bronzés. Je suis resté huit ans au Club Med et ce cri me suit.
Être en public, n’est-ce pas là où vous vous sentez le mieux ?
Ce n’est pas ce qui me fait le plus plaisir dans la vie mais ça me plait, oui. Je regrette les émissions en direct, comme pour L’or à l’appel. Mais avec Strike !, techniquement ce serait impossible. On tourne dans les conditions du direct, 43 minutes par émission pour 50 ou 53 minutes de tournage.
Qu’est ce qui vous a plu dans ce projet ?
C’est un jeu qui fait gagner de l’argent soit à des associations soit à des gens qui en ont besoin ! Revenir pour faire une chronique dans une émission, ça ne m’intéressait pas, présenter quelque chose en rapport avec l’actualité... non plus. Je n’ai pas envie de faire autre chose que ce que je sais faire ! On est très vite jugé et je n’avais pas envie de ça... J’ai connu le métier avant l’existence du téléphone portable. Aujourd’hui des gens de 20-25 ans me reprochent d’avoir sorti La Zoubida. Mais je leur dis « revenez il y a 30 ans ! ». Le contexte a changé, je ne le referais plus aujourd’hui. Le problème avec les réseaux sociaux, c’est qu’on ne peut plus rien dire sans que ce soit repris ou déformé.
Trouvez-vous ça dommage ?
Dommage ? Mais c’est dramatique ! Tu ne peux maintenant parler des gros que si t’es gros, juif si t’es juif, homo si t’es homo....
Comment expliquez-vous le succès de Strike ?
C’est l’alchimie de plusieurs choses : un beau plateau, une mécanique qui tient grave la route, et des invités confrontés à la réalité de ne pas exceller au bowling et... qui gardent le sourire ! Hélas, aucun chanteur ne vient dans l’émission. Les maisons de disques ont trop peur qu’ils montrent leurs lacunes en culture générale ! Mais ça n’empêche pas qu’ils ont du talent ! Moi par exemple, je suis un bon mécanicien, un excellent pilote de jet ski mais pourtant je ne réponds qu’à une question sur deux, et ce n’est pas grave !
On dit que vous avez posé des conditions à votre retour, est- ce vrai ?
Ce n’est pas un caprice de ma part. C’est ma façon de travailler : ou on l’accepte ou on ne l’accepte pas. J’ai dit que je voulais que l’émission soit programmée toujours le même jour, le mercredi. Et qu’il ne fallait pas qu’elle commence trop tard, pas après 21h12. C’est simplement le respect du public. J’ai appris ça des Louvin, Foucault et Guy Lux : il faut fidéliser le « client » !
Où en est le Lagaf’comédien ?
Je ne pense pas être un bon comédien. Quand je me vois, ça sonne faux ! Je suis mécano-soudeur à la base. Ce métier est venu à moi. Je ne sais pas faire semblant. Je ne sais faire que du Lagaf’ !