TELEMAGAZINE

Jean Paul Gaultier

France 2 donne carte blanche au génial créateur qui réinvente actuelleme­nt le genre de la « revue » aux Folies Bergère. Le couturier star offre un spectacle musical flamboyant qui célèbre plusieurs décennies de succès internatio­nal. Rencontre.

- PAR FRÉDÉRIC JARREAU « J’AI UN PEU MÉLANGÉ LES ÉPOQUES. »

Quel est l’esprit de votre spectacle ? Cette revue se veut une fête pleine de fantaisie et de légèreté. Tout débute chez ma grand-mère, je regardais la télévision et j’y ai vu à 9 ans une revue des Folies Bergère. Plus tard, j’ai vu Falbalas de Jacques Becker avec Micheline Presle. Deux découverte­s fondatrice­s. Au début du siècle dernier, dans les revues, on parlait de l’actualité... et puis c’est devenu de plus en plus déshabillé pour aboutir à ce qu’ont fait Mistinguet­t, Joséphine Baker et d’autres. Ensuite, le cinéma a pris plus d’importance, les concerts aussi... et la revue est passée de mode ! Là je montre mon trajet, mon enfance, mes premières collection­s, j’ai un peu mélangé les époques, j’évoque évidemment mes muses, des femmes fortes comme Edwige et Farida.

Comment s’est fait la connexion avec B. Demi-Mondaine ?

Je cherchais des filles fortes donc. Et je regarde The Voice, j’adore cette émission. Je viens d’un milieu populaire, ma grand-mère regardait Le jeu de la chance, le premier télé-crochet de l’histoire de la télé ! Il m’est même arrivé de refuser un rendez- vous de travail pour regarder l’émission (rires)... Et chez Béatrice, j’ai été bluffé par tout : le choix des chansons, ses cheveux, son allure. C’était l’élément rock qui me manquait ! Et dans mes créations, l’influence rock est réelle, comme l’influence punk. J’aimais Londres, c’était le paradis, la liberté. Edwige était notre « french punk », le premier mannequin qui était tatouée, sur la cuisse, dans le bas du dos, à la cheville. Tout le monde l’admirait, surtout les filles. Elle était fascinante !

À quoi ressemble la « bande originale » du spectacle ?

Des chansons très différente­s, des choix personnels des années 80 et 90. Et des titres inédits. On a travaillé avec Catherine Ringer, une complice de longue date. Et avec Nile Rodgers de Chic : je l’ai rencontré dans les années 80, j’étais un grand fan de Spacer qu’il avait produit, j’adorais son travail avec Diana Ross, David Bowie !

Quel effet ça fait de se trouver aux Folies Bergère, le paradis des revues parisienne­s ?

C’est fabuleux. Pour le spectacle, on utilise la scène, mais aussi le hall que l’on investit dès l’entrée. Avec Tonie Marshall et Éric Suply, on a beaucoup travaillé la mise en scène. Marion Motin signe les chorégraph­ies. Nous utilisons aussi beaucoup la vidéo et il y a quelques surprises. On propose notamment au public d’assister à des défilés mais aussi de découvrir les backstages... On ne veut pas être dans la caricature, on s’approche de la réalité.

Quel message faut- il trouver à ce spectacle ?

J’ai envie de dire : vive les différence­s ! Pourvu qu’on puisse réaliser ses rêves : j’ai eu cette chance. Ce n’est pas du tout un bilan pour moi, j’ai enfin réalisé mon rêve d’enfant !

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