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Le retour au top de Mylène Farmer
Elle nous avait prévenus : en tant que « libertine » et « catin » , elle ne pouvait qu’être aussi « désobéissante » . Et ça ne date pas d’hier, à l’entendre : « J’avoue désobéir depuis longtemps, je veux fuir tous les diktats. Je m’ennuie facilement, même de moimême… J’ai besoin de crier ma différence. » Mission accomplie à travers ce nouvel album où elle se dévoile comme jamais. « J’ai toujours souhaité faire ce métier de façon différente des autres, j’ai envie de me différencier de la masse, de faire quelque chose d’unique, expliquait-elle récemment sur RFM. Je fais un métier incroyable avec un public fidèle et exigeant, et c’est une chance ! » Les fans ont donc répondu présent une fois de plus. En une semaine, il s’est vendu à plus de 90 300 exemplaires, le meilleur démarrage de l’année pour un album studio ! « Cet accueil incroyable est pour moi un soulagement » avoue-telle. Non qu’elle doutait vraiment de la réaction du public, mais elle était dans le questionnement. Et son palmarès ne parvient pas à la rassurer. Sur onze albums studios, Désobéissance est le neuvième à décrocher la première place des meilleures ventes de disques en France. Seuls exceptions : Cendres de Lune, son tout premier, qui n’avait pas fait mieux que 39e au Top album en 1986, et Innamoramento, qui avait dû se contenter en 1999 d’une place de… numéro 2. Pour l’anecdote, Mylène Farmer est d’ailleurs tout simplement la chanteuse ayant classé le plus de titres en tête des meilleures ventes
françaises, avec 17 chansons au total ! La star détient également le record du nombre de disques de diamant : cinq de ses huit albums ont en effet dépassé le million d’exemplaires vendus ! Désobéissance contient douze titres, dont trois sont déjà sortis en singles : Rolling Stone, N’oublie pas et Sentimentale. Le fruit d’un an de travail avec le DJ Feder. « Je connaissais son univers mais j’ai rencontré l’homme ! Il avait envie de m’accompagner. On a mélangé nos deux influences » précise la chanteuse. Feder a produit sept titres. LP, alias Laura Pergolizzi, en a fait deux et Léon Deutschmann, 21 ans, trois. La production est homogène, et pour cause : Mylène Farmer signe tous les textes de ce nouvel opus, sauf celui de la magnifique chanson Au lecteur, qui met en musique le poème liminaire des Fleurs du mal de Charles Baudelaire : « J’ai une passion pour sa poésie et sa mélancolie. J’adore la langue fran- çaise, j’avais commencé avec L’Horloge sur l’album Ainsi sois-je, là c’est un clin d’oeil, une envie de revivre ça. » Autre titre, son Histoire de fesses dans laquelle elle tire sur la presse people, qu’elle prétend ne pas lire… « Dans ses pages, il y a des choses violentes et des photos difficiles à regarder, je n’aime pas qu’on se nourrisse de ça ! », assure-t-elle, pourtant. Cet album prendra toute son ampleur sur scène. Mylène Farmer se produira en concert à la U Arena de Nanterre dès le 7 juin. « Nous avons choisi cette salle parce que j’ai besoin du noir pour entrer sur scène, précise-t-elle. Comme je vais faire ces concerts en juin, il fait jour très tard, J’ai découvert cette salle, lors du concert des Rolling Stones. Elle est magique, très grande mais donne l’envie d’une intimité. Et c’est une salle couverte avec un toit. » Un spectacle grandiose, unique, non transférable ailleurs, d’après elle : « Mon bonheur présent c’est de faire du grand, de l’immensité. On peut faire de l’intensité dans l’immensité. J’ai besoin de ce vertige-là. » Ne comptez pas sur elle, d’ici là, pour se répandre dans les medias sur ses humeurs ou ses amours. Elle se fie à son immuable ligne de conduite : la discrétion. Ainsi soit-Elle.