TELEMAGAZINE

L’INTERVIEW

Le maestro du « Quick Change » est de retour ! En tournée, il présente Solo, un spectacle surréalist­e et acrobatiqu­e qui mêle magie et jeux de lumières... Cinquante personnage­s défilent sur scène, campés par un seul homme, d’une belle humanité.

- PAR FRÉDÉRIC JARREAU

Arturo Brachetti

Comment avez-vous conçu votre spectacle ?

Quand je conçois des numéros, j’essaie de leur donner un sens. Là, j’ai reconstitu­é une maison dont je visite chacune des pièces. Une maison qui symbolise les souvenirs que nous portons tous en nous. Il y a des nouveautés, des ombres chinoises, des « vidéo map » . Le spectacle rebondit entre numéros de changement, numéros minimalist­es et plus spectacula­ires ... c’est vraiment très varié ! Pour garder l’attention du public, il faut aller très vite !

Comment vous organisez- vous pour pouvoir changer de costumes aussi rapidement ?

J’ai des costumes truqués que je conçois avec les costumiers. Je passe plusieurs semaines à chaque spectacle pour la conception, les essayages. Sinon, c’est effectivem­ent une grande organisati­on dans les coulisses. J’ai deux assistants fantastiqu­es, c’est vraiment un travail d’équipe. Quand on change de tenue, on peut le faire en trois secondes, puis en deux au bout de six mois d’entraîneme­nt. Le temps, ça se ralentit.

Vous avez 61 ans et semblez d’une éternelle jeunesse… quel rapport entretenez- vous justement avec l’âge ?

Je n’aime pas vieillir, je vis mal avec cette contrainte. Je fais tout, d’ailleurs pour me mentir à moi-même. J’ai un entraîneur personnel qui me fait faire du sport qui m’a d’abord fait faire des exercices que l’on fait à 50 ans et maintenant je fais ceux réservés aux personnes de 40 ans. Je mets en scène ma vie comme si j’avais 40 ans !

Quel régime suivez- vous pour obtenir ce résultat ?

Je fais de la gym deux ou trois fois par semaine, je fais la diète parfois, je mange léger… du riz avec un oeuf à la coque, du poulet… Je prends des produits complément­aires pour les os, contre les radicaux libres…

D’où vous vient votre vocation ?

De mon enfance. Tout petit, j’étais très timide, j’avais peur de mon ombre. Mes parents m’ont inscrit dans un collège - un séminaire - pour que je m’ouvre aux autres. Que je communique. J’y ai rencontré un prêtre qui faisait des tours de magie. Ça me passionnai­t. Il m’a appris ses tours et en les reproduisa­nt je pouvais m’exprimer face à mes camarades… Mais pour pouvoir affronter le regard des autres, il me fallait me déguiser !

Est- ce qu’on peut dire que vous avez gardé une âme d’enfant ?

Oui, mais ça n’est pas facile de la garder. Il y a plein d’éléments qui nous ramènent à la réalité, les taxes, la voiture etc… Pour maintenir l’enfant que l’on est, il faut voir des films, sortir avec des gens… Chez moi, il y a des murs qui se déplacent, des passages secrets, dans le frigo de la vraie nourriture mais pas seulement… Je fais preuve d’immaturité, j’ai une incapacité à prendre des décisions. Dans mon cas, c’est ce qui me fait gagner ma vie !

« Solo » le 10 janvier à La GrandeMott­e, le 11 à Hyères, le 12 à Martigues, le 15 à Toulouse, le 18 à Aix-les-Bains, le 19 à Dole, le 25 à Châlons- en- Champagne, le 26 à Strasbourg, du 30 janvier au 3 février à Paris au Comédia, le 6 février à Thionville, le 9 à Lyon…

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Arturo Brachetti
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