L’INTERVIEW
Le maestro du « Quick Change » est de retour ! En tournée, il présente Solo, un spectacle surréaliste et acrobatique qui mêle magie et jeux de lumières... Cinquante personnages défilent sur scène, campés par un seul homme, d’une belle humanité.
Arturo Brachetti
Comment avez-vous conçu votre spectacle ?
Quand je conçois des numéros, j’essaie de leur donner un sens. Là, j’ai reconstitué une maison dont je visite chacune des pièces. Une maison qui symbolise les souvenirs que nous portons tous en nous. Il y a des nouveautés, des ombres chinoises, des « vidéo map » . Le spectacle rebondit entre numéros de changement, numéros minimalistes et plus spectaculaires ... c’est vraiment très varié ! Pour garder l’attention du public, il faut aller très vite !
Comment vous organisez- vous pour pouvoir changer de costumes aussi rapidement ?
J’ai des costumes truqués que je conçois avec les costumiers. Je passe plusieurs semaines à chaque spectacle pour la conception, les essayages. Sinon, c’est effectivement une grande organisation dans les coulisses. J’ai deux assistants fantastiques, c’est vraiment un travail d’équipe. Quand on change de tenue, on peut le faire en trois secondes, puis en deux au bout de six mois d’entraînement. Le temps, ça se ralentit.
Vous avez 61 ans et semblez d’une éternelle jeunesse… quel rapport entretenez- vous justement avec l’âge ?
Je n’aime pas vieillir, je vis mal avec cette contrainte. Je fais tout, d’ailleurs pour me mentir à moi-même. J’ai un entraîneur personnel qui me fait faire du sport qui m’a d’abord fait faire des exercices que l’on fait à 50 ans et maintenant je fais ceux réservés aux personnes de 40 ans. Je mets en scène ma vie comme si j’avais 40 ans !
Quel régime suivez- vous pour obtenir ce résultat ?
Je fais de la gym deux ou trois fois par semaine, je fais la diète parfois, je mange léger… du riz avec un oeuf à la coque, du poulet… Je prends des produits complémentaires pour les os, contre les radicaux libres…
D’où vous vient votre vocation ?
De mon enfance. Tout petit, j’étais très timide, j’avais peur de mon ombre. Mes parents m’ont inscrit dans un collège - un séminaire - pour que je m’ouvre aux autres. Que je communique. J’y ai rencontré un prêtre qui faisait des tours de magie. Ça me passionnait. Il m’a appris ses tours et en les reproduisant je pouvais m’exprimer face à mes camarades… Mais pour pouvoir affronter le regard des autres, il me fallait me déguiser !
Est- ce qu’on peut dire que vous avez gardé une âme d’enfant ?
Oui, mais ça n’est pas facile de la garder. Il y a plein d’éléments qui nous ramènent à la réalité, les taxes, la voiture etc… Pour maintenir l’enfant que l’on est, il faut voir des films, sortir avec des gens… Chez moi, il y a des murs qui se déplacent, des passages secrets, dans le frigo de la vraie nourriture mais pas seulement… Je fais preuve d’immaturité, j’ai une incapacité à prendre des décisions. Dans mon cas, c’est ce qui me fait gagner ma vie !
« Solo » le 10 janvier à La GrandeMotte, le 11 à Hyères, le 12 à Martigues, le 15 à Toulouse, le 18 à Aix-les-Bains, le 19 à Dole, le 25 à Châlons- en- Champagne, le 26 à Strasbourg, du 30 janvier au 3 février à Paris au Comédia, le 6 février à Thionville, le 9 à Lyon…