MAIS OÙ EST DONC PASSÉE MANON ?
Disparition, manipulation et secrets de famille : ce sont là les ressorts de cette série étonnante. Au-delà des apparences, c’est un polar schizophrénique qui s’annonce haletant.
L’ histoire de deux soeurs jumelles très différentes, dont l’une disparaît brusquement le jour de leur quarantième anniversaire. Lancée sur ses traces, l’autre découvre que sa soeur se faisait passer pour elle… Dans ce thriller psychologique de 6 x 52 minutes, Manon est une discrète institutrice vivant dans un village des Vosges, qui disparaît mystérieusement. Elle a une soeur jumelle, Alexandra une célèbre comédienne parisienne. Cette minisérie adaptée d’un format québécois pour France 3 raconte ainsi la quête désespérée de Manon par Alexandra et, en filigrane, l’enquête, mais aussi l’effondrement de la famille. « Mais toutes les familles ne sont- elles pas plus ou moins dysfonctionnelles ?, s’interroge Helena Noguerra. C’est une histoire de fratrie comme on en a encore très peu vue en France. J’y campe Alexandra, devenue célèbre, dont la jumelle, Manon, institutrice discrète, disparaît du jour au lendemain. » Et c’est Hélène Seuzaret qui interprète la soeur en question. « C’est une femme effacée, pas très bien dans sa peau, et en même temps, c’est un peu la béquille de toute cette famille. Sans vouloir paraître préten- tieuse, je sens que ce rôle m’était vraiment destiné », confie-t-elle. Dans cette enquête psy cho logique, tout le monde devient un peu suspect. « Pourtant, ce n’est pas un polar, car on ne cherche pas un coupable, mais des responsables » , précise le scénariste Stéphane Kaminka. C’est un thriller familial qui se présente sous un genre assez nouveau et surprenant. On s’attache très vite à tous ces personnages et pas seulement aux jumelles, mais aussi aux deux frères, parfaitement joués par Pascal Demolon et Clément Aubert. Les épisodes ne sont pas avares de rebondissements. « Il faut dire que comme dans toutes les familles, il y a des secrets et des manipulations », précise Helena Noguerra. La série véhicule beaucoup plus d’émotion que dans un polar plus classique. « Chacun d’entre nous peut se retrouver dans ce qui arrive à cette famille », dit le réalisateur Éric Woreth. Mais laissons le dernier mot à Stéphane Kaminka, qui résume parfaitement la série en ces mots : « On n’est jamais sûr de connaître forcément bien ceux qu’on aime. »