L’INTERVIEW
Depuis quelques semaines, Thomas Hugues s’est replongé dans l’actualité de l’information en continu. Il incarne la tranche de fin d’après-midi sur la chaîne du groupe Canal +, avec une volonté de décrypter les grands sujets du moment.
Thomas Hugues
Vous étiez sur i-Télé (l’ancien nom de CNews) entre 2007 et 2008. Estce un retour aux sources ?
J’y avais travaillé à l’époque au moment des élections présidentielles puis des municipales. Et cela faisait deux ou trois ans que j’avais envie de me replonger dans « l’actualité chaude » comme à l’époque. Quand la proposition de revenir est arrivée, je n’ai pas pu refuser.
Qu’est-ce qui vous motive dans cet exercice ?
Le direct. Et c’est ce que je retrouve aussi sur RTL dans La curiosité est un vilain défaut de 14h à 15h. C’est la possibilité de faire évoluer le journal, l’émission, juste avant ou pendant l’antenne. C’est aussi de se demander quel sujet privilégier ou mettre en perspective. On est dans un contexte de grande concurrence, avec quatre chaînes d’information, ce qui est une chance pour une démocratie... La période est difficile pour ceux qui font notre métier : la confiance qui leur est portée est en berne, les « infox », les « fake news » se multiplient... Il faut donc plus que jamais être le plus rigoureux possible.
Que faut-il faire d’autre selon vous ?
C’est un travail de longue haleine. Je fais confiance à l’intelligence de nos concitoyens pour repérer ceux qui essaient de les manipuler.
LCI, qui appartient à TF1, est en train de regagner du terrain sur CNews dans la course à l’audience. Qu’en pensez-vous, vous qui avez travaillé dans ce groupe ?
Je suis content pour eux ! La chaîne bénéficie du fait qu’on a récemment autorisé TF1 à faire la promotion des programmes de LCI sur ses antennes. Mais la concurrence, c’est très bien, ça évite de s’endormir. Chacun creuse son sillon. Quand on entend dire de la part de certains téléspectateurs ou hommes politiques qu’on est en dictature, ça me laisse perplexe. Des dictatures avec quatre chaînes d’information, je n’en connais pas !
Comment se découpe votre tranche 16h-17h ?
Entre 16h et 17h, un seul thème d’actualité, on donne des repères aux téléspec- tateurs, des images, des chiffres. On est très didactique. L’heure se termine avec deux chroniques, l’une sur justement la « fake news » du jour que l’on décortique, et une seconde sur le fait politique du moment avec quelques indiscrétions. La deuxième heure laisse la place au débat dans Ça se dispute avec chaque jour un binôme d’intervenants.
Et à 18h, vous passez l’antenne à Laurence Ferrari, votre ex-femme. N’est-ce pas un peu bizarre ?
Ce sont les hasards de la vie ! On m’a demandé si cela allait me poser un problème, j’ai dit non ! On s’entend bien. D’ailleurs, ça fait beaucoup rire nos enfants. On essaie de trouver des formules sans dire « tu » ou « vous ». Mais si le « tu » sort spontanément, ce n’est pas très grave !