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Il est à la fois une référence et un visage populaire de la chanson française. C’est d’ailleurs pour partager son expérience avec les plus jeunes qu’il a intégré l’équipe des coachs du télé-crochet de TF1. Rencontre.
Julien Clerc partage sa longue expérience dans la saison 8 de The Voice
« JE DIS CE QUE JE RESSENS, AVEC MA TÊTE ET MON COEUR. » JULIEN CLERC
Cinquante années de carrière et autant de bonnes raisons de se lancer dans l’aventure. The Voice est le
projet que Julien Clerc attendait. « Ma participation est légitime, car c’est une émission axée sur la musique. Et la musique, c’est l’histoire de ma vie ! », explique-t-il. Comme tout le monde, il lui était déjà arrivé de regarder l’émis
sion. « Je trouvais que les candidats étaient musicalement bien accompagnés, notamment par Olivier Schultheis, le chef d’orchestre de mes
débuts », raconte l’artiste. Cette émission est une opportunité inespérée pour celui qui se trouve à un tournant, sinon de sa carrière, en tout cas de sa vie. Lorsqu’à 70 ans passés (!), on se demande ce que l’on va laisser. « Je n’aime généralement pas donner de conseils, ou bien juger les autres. J’en suis à un stade où je veux simplement être dans la transmission et l’empathie », assure-t-il. De La cavalerie, son premier tube, au très récent Sous mon arbre en passant par Femmes je vous aime, son répertoire est en soi un bel héritage. Mais le virtuose de la composition n’avait pas encore fini d’écrire les plus belles pages de sa vie. « Je sais pourquoi je suis venu dans cette émission : partager un savoir-faire. »
Et dans le concert d’avis des coachs,
Julien Clerc a pu faire entendre sa musique personnelle – ses avis sont
argumentés et réfléchis. « J’essaie de faire des compliments et des critiques aussi. Je parle à mes talents comme un musicien qui a du vécu. Je leur dis ce que je ressens, avec ma tête et mon coeur. » Une sincérité qui l’honore et que ses « collègues » ont tout de suite appréciée. Une tendresse réci- proque s’est ainsi installée entre lui et la triplette magique Jenifer, Mika et Soprano. « C’est une équipe très douce, où chacun est à sa place. C’est sûrement pour cela que ça marche si bien entre nous ! », précise l’artiste. C’est surtout avec le rappeur qu’il a noué les liens les plus forts. « J’aime beaucoup ce que [Soprano] fait […] C’est un très bon chanteur. Cela ne m’étonne pas qu’il soit aussi populaire » . Au-delà du plaisir de se retrouver dans le fauteuil rouge, il avait d’autres motivations à rejoindre The Voice. Pas financières, « même si on est bien payé », préciset-il. Mais parce que le programme est populaire : « Mon fils regarde, mon petit- fils aussi, ma fille… et même mon banquier ! » Dès les premières auditions à l’aveugle, le chanteur a
adoré son nouveau « métier ». « J’ai tout de suite été pris par l’ambiance addictive. À la fin de chaque émission,
on a hâte d’être à la suivante ! » Son point fort : son sens de l’analyse. Mais il avait peur de ne pas avoir les mots, surtout par rapport aux habitués que sont Jenifer et Mika. « Dans la vie, je suis plutôt concis. J’ai donc été obligé de chercher en moi-même comment exprimer mes sentiments. Et c’est venu assez naturellement ! Normal, quand on parle avec son coeur. » Et le résultat est convaincant. Bien sûr, pour constituer son équipe, il a fait jouer son intuition, tout en se montrant intransigeant avec les talents. Pour lui, ils doivent avoir une voix identifiable par le public. « Ensuite, je recherche l’émotion. Bien chanter ne suffit pas. » Concernant les performances des candidats, il n’émet aucune réserve : « Un grand niveau de qualité vocale » selon lui. À tel point qu’il s’est – de son propre aveu – pris d’affection pour eux. « Je ne pensais pas que ça m’arriverait. » Pour son charme, sa pertinence et sa bienveillance, Julien Clerc s’impose comme notre préférence.