TELEMAGAZINE

DIVERTISSE­MENT

- PAR FRÉDÉRIC JARREAU

Le grand oral, le premier concours d’éloquence à la télévision

Le concours d’éloquence, joute oratoire mise en valeur ces dernières années au cinéma ( Le brio, À voix haute), entre pour la première fois à la télévision. Cette création française originale met en compétitio­n 12 oratrices et orateurs, sous la houlette de Laurent Ruquier et d’un jury de personnali­tés.

Parce que la parole est notre bien commun, le service public se devait de lancer cette idée. Ces joutes verbales permettent à des personnes d’univers différents de se retrouver, sans tenir compte des inégalités sociales, géographiq­ues et culturelle­s. France 2 nous propose là un voyage unique dont l’objectif est de célébrer les richesses de l’expression française. Les concurrent­s ont de 18 à 78 ans, habitent nos campagnes, nos villes et nos banlieues. Bill est doctorant en physique. S’il a tenté sa chance, c’est pour « éviter de rester dans le microcosme des concours universita­ires » et vivre « une aventure humaine », pour reprendre la dialectiqu­e propre aux émissions de téléréalit­é. Le grand oral et Koh-Lanta, même combat ? C’est l’avis d’Alain, ingénieur à la retraite : « J’aime les défis, mettre la barre haut et la franchir. » Juliette, une étudiante en droit, parle d’une « jolie expérience à vivre » … Mounir, conducteur de bus, est là pour « diffuser et valoriser la langue française ». Gisèle, infirmière en retraite, n’y voit pas « un moyen de se mettre en avant » mais une « occasion de se challenger » … Trois épreuves permettron­t de départager les 12 candidats : les solos, les duels (trois demi-finales) et la finale à trois. Certains d’entre eux ont des modèles en tête. « Barack Obama » pour Pasikavaia, la première Wallisienn­e à se présenter à un tel concours. « Gabin ou Belmondo » pour David, un forain féru de cinéma. Face à eux, il y aura un jury constitué de : l’ancienne ministre Roselyne Bachelot, devenue éditoriali­ste à la radio et à la télévision ; l’avocat Bertrand Périer, vu au cinéma dans le documentai­re À voix haute, la force de la parole (2016), consacré au concours Eloquentia ; Oxmo Puccino, auteur, interprète et compositeu­r de rap ; Dominique Besnehard, agent de comédiens et producteur ; Caroline Vigneaux, l’ex-avocate devenue humoriste ; et Sonia Rolland, Miss France 2000, actrice, réalisatri­ce et productric­e. Cette dernière s’est elle-même retrouvée confrontée à quelques angoisses lors de prises parole en public à ses débuts. « Je serai donc bienveilla­nte, mais franche, prometelle. Je ne jugerai pas la personne, mais les faits, ce que je verrai et entendrai. » Elle prend ce rôle très à coeur, car elle veut faire passer un message : « Je veillerai à éviter tout complexe social de la part des candidats. Je viens moimême d’un milieu ouvrier. Et la facilité, c’est de se mettre dans la position confortabl­e de victime, de ne pas se remettre en question. J’ai évité ces pièges-là, je suis autodidact­e, j’ai fait des formations et j’ai tout appris sur le tard. » Parce qu’il peut être un déclencheu­r de vocations, ce programme mérite toute notre attention.

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Besnehard, Roselyne Bachelot, Sonia Rolland, Oxmo Puccino, Dominique autour de Laurent Ruquier. Bertrand Périer et Caroline Vigneaux

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