DIVERTISSEMENT
Le grand oral, le premier concours d’éloquence à la télévision
Le concours d’éloquence, joute oratoire mise en valeur ces dernières années au cinéma ( Le brio, À voix haute), entre pour la première fois à la télévision. Cette création française originale met en compétition 12 oratrices et orateurs, sous la houlette de Laurent Ruquier et d’un jury de personnalités.
Parce que la parole est notre bien commun, le service public se devait de lancer cette idée. Ces joutes verbales permettent à des personnes d’univers différents de se retrouver, sans tenir compte des inégalités sociales, géographiques et culturelles. France 2 nous propose là un voyage unique dont l’objectif est de célébrer les richesses de l’expression française. Les concurrents ont de 18 à 78 ans, habitent nos campagnes, nos villes et nos banlieues. Bill est doctorant en physique. S’il a tenté sa chance, c’est pour « éviter de rester dans le microcosme des concours universitaires » et vivre « une aventure humaine », pour reprendre la dialectique propre aux émissions de téléréalité. Le grand oral et Koh-Lanta, même combat ? C’est l’avis d’Alain, ingénieur à la retraite : « J’aime les défis, mettre la barre haut et la franchir. » Juliette, une étudiante en droit, parle d’une « jolie expérience à vivre » … Mounir, conducteur de bus, est là pour « diffuser et valoriser la langue française ». Gisèle, infirmière en retraite, n’y voit pas « un moyen de se mettre en avant » mais une « occasion de se challenger » … Trois épreuves permettront de départager les 12 candidats : les solos, les duels (trois demi-finales) et la finale à trois. Certains d’entre eux ont des modèles en tête. « Barack Obama » pour Pasikavaia, la première Wallisienne à se présenter à un tel concours. « Gabin ou Belmondo » pour David, un forain féru de cinéma. Face à eux, il y aura un jury constitué de : l’ancienne ministre Roselyne Bachelot, devenue éditorialiste à la radio et à la télévision ; l’avocat Bertrand Périer, vu au cinéma dans le documentaire À voix haute, la force de la parole (2016), consacré au concours Eloquentia ; Oxmo Puccino, auteur, interprète et compositeur de rap ; Dominique Besnehard, agent de comédiens et producteur ; Caroline Vigneaux, l’ex-avocate devenue humoriste ; et Sonia Rolland, Miss France 2000, actrice, réalisatrice et productrice. Cette dernière s’est elle-même retrouvée confrontée à quelques angoisses lors de prises parole en public à ses débuts. « Je serai donc bienveillante, mais franche, prometelle. Je ne jugerai pas la personne, mais les faits, ce que je verrai et entendrai. » Elle prend ce rôle très à coeur, car elle veut faire passer un message : « Je veillerai à éviter tout complexe social de la part des candidats. Je viens moimême d’un milieu ouvrier. Et la facilité, c’est de se mettre dans la position confortable de victime, de ne pas se remettre en question. J’ai évité ces pièges-là, je suis autodidacte, j’ai fait des formations et j’ai tout appris sur le tard. » Parce qu’il peut être un déclencheur de vocations, ce programme mérite toute notre attention.