TELEMAGAZINE

Marc- Olivier Fogiel

Marc-Olivier Fogiel

- PAR ISABELLE DHOMBRES

Directeur général de BFMTV depuis moins d’un an, Marc-Olivier Fogiel dresse un bilan de la façon dont la chaîne a dû se réinventer pour gérer la situation sanitaire.

Quelle est la règle qui a présidé à l’essentiel de vos décisions durant cette crise ?

Continuer à informer, sans faire prendre de risque aux équipes. Dans ces moments critiques, la mission d’informatio­n est plus que jamais nécessaire, comme le confirment nos audiences historique­s. Nous avons remodélisé la rédaction pour produire vingt heures de direct sur vingt-quatre, avec des mesures sanitaires drastiques. L’objectif étant de tenir sur la durée, sans dégrader l’antenne.

Comment hiérarchis­er l’informatio­n ? Est- ce possible de traiter d’autres sujets ?

Le monde entier est confiné et l’antenne doit être le reflet du monde. Mais les questions que pose le Covid-19 sont multiples : économique­s, sociales, sanitaires, etc. En revanche, ce que j’ai voulu éviter, ce sont les débats autour du virus.

C’est-à-dire ?

Nous avons pris le contre- pied des gens qui, comme je l’ai vu ailleurs, donnent leurs avis sans y connaître grand-chose. Nous, on donne de l’informatio­n. C’est beaucoup plus dur à produire, mais c’est ce qui nous a rapprochés de nos téléspecta­teurs.

En interviewa­nt le professeur Didier Raoult en exclusivit­é, Apolline de Malherbe n’alimente-t-elle pas le débat ?

C’est différent. Didier Raoult est un des acteurs majeurs de la crise. Le rôle d’un journalist­e est d’aller au plus près des protagonis­tes de l’actualité et de leur poser toutes les questions.

BFMTV est souvent citée comme la caricature des chaînes info. Comment vivez-vous cette critique ?

Pour la première fois pendant une crise, BFMTV n’est plus stigmatisé­e mais, au contraire, valorisée. À l’instar du 20 h de TF1, qui était l’édition de référence dans ses grandes années, elle a cumulé toutes les attaques sur les chaînes d’informatio­n. Certaines étaient justifiées, mais aujourd’hui, nous ne sommes plus sous le feu des critiques. Notre service d’informatio­n et de proximité avec les téléspecta­teurs est clairement souligné. Nous nous employons à ne pas nous complaire dans le spectacula­ire pour revenir aux questionne­ments que pose l’actualité.

Vous étiez ami avec Christophe. Avez-vous été en contact avant sa disparitio­n ?

Non, quand j’ai appris qu’il était hospitalis­é, il était déjà en réanimatio­n. Je ne connaissai­s pas sa famille, mon lien avec lui était uniquement personnel, avec des tête-à-tête formidable­s, dont on ne savait jamais quand ils allaient se terminer.

Comment avez-vous expliqué la crise à vos filles de 9 et 7 ans ?

Mon rôle de papa journalist­e consiste à vulgariser l’informatio­n pour les préserver, sans pour autant les couper de la réalité. Si, au départ, elles étaient un peu inquiètes, je suis heureux car elles ont compris en quoi mon métier a un sens.

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