“Les équipes du 13 H ont accompli des prouesses !”
Jacques Legros
Alors qu’il est en train d’assurer son plus long intérim au JT de TF1, le joker de Jean-Pierre Pernaut dresse le bilan de cette aventure marquante.
Que retiendrez-vous de ce journal en mode confinement pendant cinquante-cinq jours ? Pour être franc, je ne sais pas s’il existe au monde une autre équipe comme la nôtre. Elle a réussi à accomplir des prouesses quotidiennes formidables. Tout ce qui aurait dû être négatif se transformait en positif. On a inventé une télévision plus souple et finalement plus moderne. Cette coprésentation du 13 H avec Jean- Pierre Pernaut en duplex n’était- elle pas pour lui une manière de rappeler qu’il était toujours le patron ? Aucun de nous deux n’est le patron du
13 H quand l’autre en assure la présentation. On a un passage de témoin qui fonctionne bien, dans la confiance, et ça fait vingt-deux ans que ça dure ! Le 17 avril, vous avez poussé un coup de gueule contre La Poste qui n’est pas passé inaperçu. Vous regrettez ? J’y suis allé un peu fort et je m’en excuse encore auprès des postiers. J’avais assisté à une scène que je ne pouvais pas, en tant qu’homme, citoyen et journaliste, laisser passer : on avait refermé sans ménagement les grilles d’un bureau de poste sur les mains des gens qui faisaient la queue depuis 1 h 30. Certains, fragiles, attendaient des médicaments et étaient en larmes ! Ça m’a choqué. Cet envol des audiences du JT, jusqu’à 8 millions le 19 mars, l’aviez-vous déjà connu depuis que vous avez commencé vos remplacements en 1998 ? Oui, une fois, il y a quelques années, j’avais atteint une audience de 8,5 millions de téléspectateurs. Mais, c’était dû à des raisons particulières puisque je réapparaissais après une longue absence. Les gens, qui croyaient peutêtre que j’étais mort, étaient contents de me retrouver ! (il rit) Pourquoi avoir évoqué sur un site people le montant de vos piges, environ 2 000 € le JT ? Je me suis fait piéger. Restons-en là. Je rappelle tout de même que lorsqu’on est pigiste comme moi, il y a aussi de longues périodes sans rémunération et aucune sécurité d’emploi. Et puis, il faut tout lisser sur l’année. Vous étiez peu emballé, il y a deux ans, à l’idée que votre fils, Gabriel, participe à The Voice. Maintenant qu’il a grandi, votre avis a-t-il changé ? Je n’ai rien contre l’émission dont je suis un vrai fidèle mais je n’ai aucune envie que mon fils s’expose trop tôt. Êtes-vous parti pour assurer l’intérim de Jean-Pierre Pernaut jusqu’à la fin de l’été ? Je ne sais pas comment les choses vont évoluer mais le but de l’opération est de ne pas lui faire prendre de risques. De toute façon, je serai là cet été car il a des congés à prendre. On ne va pas en plus le priver de vacances !