Robin Wright
Elle respire autant la légèreté que l’énergie. À 55 ans, elle en a quinze de moins dans sa tête. C’est d’ailleurs à la quarantaine que Robin Wright révéla avoir vraiment commencé à vivre.
On la réduit trop souvent à ses rôles dans les séries Santa Barbara et House of Cards ou les films Princess Bride et Forrest Gump. Mais sa carrière s’avère beaucoup plus riche que ça. Robin Wright est née au Texas mais a grandi en Californie. Un photographe la repère sur une piste de roller à 14 ans. Après quelques années de mannequinat, elle débute sa carrière d’actrice en 1984 avec le célèbre soap opera Santa Barbara. En 1987, Princess Bride lui ouvre les portes du cinéma. Hollywood catalogue tout de suite l’actrice dans ce registre d’ingénue de film fantastique. Il faudra du temps à la jeune femme avant de retrouver d’aussi bons rôles. D’autant qu’elle est déjà exigeante et sait ce qu’elle ne veut pas : devenir une marchandise comme dans le mannequinat, un animal du zoo hollywoodien qui accepte tout au nom de la célébrité. Elle recherche des rôles qui lui permettent de partager une émotion ou un message avec le spectateur, qui la touchent et l’enrichissent personnellement. Quand elle ne trouve pas ces perles rares, elle accepte le projet pour le réalisateur, le scénario ou bien les acteurs. Au pire, pour l’argent. Il faut bien vivre. À part quelques succès comme Forrest Gump, Incassable ou encore Jeux de pouvoir, ses films reçoivent souvent des critiques négatives. Et passent donc inaperçus. Il faut dire aussi que dans les années 1990 et 2000, Robin privilégie ses enfants (Dylan Frances, né en 1991, et Hopper Jack, en 1993). Elle ne les a pas faits «pour qu’ils soient élevés par des nounous». Après une première union, de 1986 à 1988, avec l’acteur Dan Witherspoon, rencontré sur Santa Barbara, elle vit une relation houleuse avec le comédien et réalisateur Sean Penn. Pendant vingt ans, ils s’aiment, se déchirent, se réconcilient, fondent une famille. Se marient (en 1996), se séparent, se retrouvent et finalement divorcent (en 2010). Une libération pour la comédienne qui clame vivre enfin. Elle a 44 ans. Être à la fois mère et épouse ne lui a pas permis d’explorer sa personnalité d’adulte. Elle va donc en profiter comme si elle avait 30 ans ! Et plus encore, une fois sa progéniture hors du nid. Elle se fiance avec l’acteur Ben Foster, qu’elle fréquente de 2012 à 2015. Leur couple est notamment médiatisé à cause de leur différence d’âge – il a quatorze ans de moins qu’elle. En 2017, elle rencontre le Français Clément Giraudet, 36 ans, responsable des relations VIP de la maison Saint Laurent. Elle l’épouse en toute intimité en 2018. Sa renaissance est également perceptible dans sa carrière. Après avoir souvent joué la femme/mère/épouse blessée, sensible, compréhensive, tourmentée et finalement triste, en 2013, elle accepte le personnage glaçant, ambitieux et implacable de Claire Underwood dans la série House of Cards. Elle prouve, si besoin était, qu’elle peut incarner des femmes combatives, voire guerrières, qui réunissent le meilleur des deux sexes. Elle ajoute ainsi à son répertoire la générale Antiope de Wonder Woman ou la policière Joshi dans Blade Runner 2049. Elle qui n’a jamais caché son combat humaniste, a fortiori pour la cause féminine, co-crée en 2014 une ligne de vêtements de nuit dont elle reverse une partie des profits à des organisations caritatives qui aident les femmes dans les régions en guerre. Grâce à House of Cards, elle est aussi devenue réalisatrice et compte à son actif dix épisodes de la série mais aussi un premier long-métrage Land, sorti cette année. Forte, sophistiquée et sûre d’elle: ce sont les qualificatifs qui décrivent désormais l’actrice. La peur de l’échec, il lui en a fallu du temps pour ne plus s’en inquiéter. «Ceci aussi devrait passer», est désormais sa devise.