TELEMAGAZINE

La tension monte pour les coachs de The Voice

Place à la finale de The Voice, en direct, pour les talents et les coachs. L'occasion pour Amel Bent et Vianney de dresser un bilan de cette saison et du lien qui les unit désormais.

- PAR ISABELLE DHOMBRES

Quelle a été votre première impression lorsque vous vous êtes retrouvés l’un à côté de l’autre dans les fauteuils de The Voice?

Amel Bent: On se connaissai­t déjà, en fait. Vianney est quelqu’un avec qui j’ai un super feeling. Quand on a appris qu’on allait être assis côte à côte, on était trop contents !

Vianney : Avec Amel, on avait le sentiment de s’être souvent croisés mais on en redemandai­t. Et je n’ai pas été déçu ! Franche, directe, avec elle je me sens en sécurité car je sais qu’elle ne trahit pas. Ce sont les qualités premières d’un ami.

Amel, Vianney s’est-il vite adapté? A.B. : Il a eu zéro temps d’adaptation, ça m’a cloué le bec: comme un poisson dans l’eau. Détendu, pertinent… très lui, quoi ! Au début, moi, j’étais en mode «n’hésite pas, si tu as besoin, je suis là». Et finalement, c’est moi qui me suis appuyée sur lui.

V. : Si j’ai pu être comme un poisson dans l’eau, c’est parce qu’Amel et tous les autres m’ont mis à l’aise.

Qu’est-ce qui vous rassemble et qu’est-ce qui vous sépare ?

A.B. : La saison précédente, j’étais entourée de deux tauliers (Pascal Obispo et Marc Lavoine) et une taulière (Lara Fabian) qui, sans être vieux, n’étaient pas de ma génération. Quand je balançais «putain, tu déchires!» à un talent, je me sentais un peu différente… Avec Vianney, qui a mon âge, on partage les mêmes codes de langage, ça n’est pas rien. Mais artistique­ment, je le trouve plus proche de Marc. Alors que moi et Florent, on va rechercher les mêmes choses, notamment tout ce qui passe par la voix.

V. : Je peux me passer d’une voix si je suis traversé par une émotion. Je n’ai pas de fascinatio­n pour les prouesses vocales. Amel a une approche plus «variété» de la musique.

Derrière l’image du chanteur discret, le public a découvert un Vianney champion d’air guitar qui se déhanche sur son fauteuil… A.B. : Moi, je l’ai toujours vu comme ça! Il a cette dégaine de premier de la classe, mais chaque fois que l’on a pu parler, j’ai eu affaire à quelqu’un de cash et de spontané. Les gens n’avaient jamais eu l’occasion de le découvrir derrière sa musique, tout simplement.

V. : Mes copains, eux, ont tous retrouvé le gars qu’ils connaissen­t en soirée. Volontaire­ment, j’ai toujours fait preuve de réserve. C’est mon éducation, je reste discret dans un premier temps mais si on me donne l’occasion de prendre un peu la confiance, je reviens au naturel.

Cette expérience vous a-t-elle donné des envies de travailler ensemble? A.B. : On le fait naturellem­ent! Hors plateau, il joue des airs avec sa guitare et je chante. Est-ce que ça débouchera sur une chanson? C’est presque inévitable! C’est trop puissant ce qu’on vit ensemble.

V. : Dès qu’un lien singulier s’installe avec un artiste, c’est toujours bien d’essayer quelque chose. Après, c’est une question d’agendas. Avec Amel, je sais que si on se met au turbin tous les deux, il

se passera un truc !

Vous sembliez tous les deux bouleversé­s lors de l’épreuve des K.O.… A.B. : C’est tellement dur! Moi qui suis une hypersensi­ble, je ne peux pas me dire que c’est juste une émission et que je dois faire mon job. J’ai envie de pleurer à chaque fois. J’avais toujours refusé d’être coach ou juré justement pour ne pas détenir la clé de la vie de quelqu’un. V. : Ce sont des moments déchirants dans le fond. Dans la forme, j’ai essayé de ne pas trop l’exprimer pour ne pas traumatise­r les talents. Au contraire, je leur ai répété que The Voice était une aventure parmi d’autres et que le choix n’engageait que moi, avec ma subjectivi­té et mes erreurs.

À quoi vous êtes-vous raccrochés pour arrêter vos décisions ? A.B. : Pour moi, il était important de ne pas faire des choix forcément «bankable». Mon but est de donner leur chance à des artistes, peu importe leur âge, leur couleur ou leur genre. Mon fauteuil est aussi une tribune pour donner du sens. Lorsque j’ai rattrapé Anik, j’ai reçu des dizaines de messages qui me reprochaie­nt d’avoir pris «la vieille», j’en passe et des pires. J’étais dégoûtée. Or il n’y avait aucun militantis­me. Si l’émission permet de redonner du courage et de l’espoir à cette dame, qui va rentrer au Canada comme une «re-sta» (star en verlan, ndlr), on a tout gagné ! The Voice n’est pas seulement une émission, c’est une vraie machine à rêve.

V. : Amel m’a beaucoup touché en disant cela. Il faut dire aux femmes comme Anik qu’il existe beaucoup d’exemples comme Véronique Sanson ou Catherine Ringer, qui sont des femmes merveilleu­ses et qui durent. Les filles méritent un autre regard, bien plus artistique. Amel a eu raison d’en parler car, à certains moments de l’émission, on se retrouve malgré nous comme des portevoix.

Vous-même, avezvous subi ce type de discrimina­tions à vos débuts ?

A.B. : Moi, on me reprochait mon poids, ma dégaine, le fait que je sois banlieusar­de et que je ne m’exprimais pas très bien, etc. Plein de gens m’ont fait mal en me disant que je n’y arriverais jamais. Or, à un moment, j’en ai croisé d’autres qui m’ont dit que si, je pouvais le faire ! J’ai envie de faire partie de ces personnes-là.

V. : Une fois, on m’a demandé de remplacer un musicien dans le clip d’une chanteuse très connue pour dépanner. La vidéo n’est jamais passée car ils ont trouvé que le guitariste faisait trop bien élevé ! (Il rit.) „

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Entourés de leurs camarades Marc Lavoine et Florent Pagny
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