The Good Life

Le grand retour

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La National Gallery de Londres a rouvert en grande pompe après trois ans de fermeture et plus de 41 M € de travaux. On s’arrête devant le portrait monumental du roi Henri VIII par Holbein, ceux de la reine Élisabeth Ire et de William Shakespear­e, et la photograph­ie de l’activiste Malala Yousafzai par Shirin Neshat. Une exposition temporaire est consacrée à Yevonde, une suffragett­e pionnière de la photograph­ie en couleurs des années 30, qui tire le portrait de célébrités comme Vivien Leigh et Edward James pour les magazines Tatler et The Sketch. Des salles temporaire­s sont également dévolues au chanteur Paul McCartney, années 1963-1964. La galerie d’influenceu­rs, intitulée « History Makers », ouvre quant à elle sur un immense portrait du roi Charles III, une représenta­tion du tennisman Andy Murray et un cliché bariolé de l’artiste Grayson Perry avec sa famille. La peinture représenta­nt le couple princier William et Kate de Galles, datée de 2022 et sans grand intérêt esthétique, souligne surtout l’absence de l’huile sur toile de Nicky Philipps montrant le prince William et son frère, Harry, en uniforme (2010), désormais reléguée aux réserves. Par ailleurs, le Chanel Culture Fund soutient des commandes qui tentent de rectifier une histoire de l’art écrite dans un contexte où les femmes ont rarement eu voix au chapitre. Sur le double battant de l’entrée, les 45 bas-reliefs en bronze de l’artiste contempora­ine Tracey Emin dressent ainsi le portrait de femmes plus ou moins connues. Une manière d’équilibrer les bustes gravés de la façade honorant 18 figures historique­s masculines. Multiplica­tion de gestes inclusifs pour coller à l’air du temps ou marque d’un véritable changement au sein des institutio­ns publiques ? L’avenir le dira.

National Portrait Gallery. npg.org.uk

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