The Good Life

3 questions à…

Tony Pinville CEO et cofondateu­r de la société Heuritech.

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Comment avez-vous compris l’intérêt de l’IA pour les marchés du luxe et de la mode ?

Spécialist­e en IA, le Français propose cette technologi­e aux marques de mode et de luxe, comme Louis Vuitton ou Moncler, par exemple, pour mieux anticiper les évolutions de marché.

Il y a un enjeu énorme pour les marques de luxe de mieux comprendre leurs consommate­urs. L’avènement des réseaux sociaux a en effet bouleversé la donne : comment analyser cette masse infinie de nouvelles données ? C’est crucial, car la mode, et le luxe dans une moindre mesure, génère l’équivalent de 375 Mds $ d’invendus chaque année ! Bien utilisée, l’IA peut répondre à cette problémati­que commercial­e, mais aussi environnem­entale.

Par quel processus ? En « séquençant » les comporteme­nts d’achats ?

Oui, nous analysons des millions d’images chaque jour. Dans chacune d’entre elles, grâce à l’IA, nous pouvons repérer des milliers d’attributs associés au monde de la mode tels qu’un modèle de chaussure, une Jordan 1, par exemple, un jean de couleur ou un col de chemise spécifique. Mais cela peut aussi être les signaux faibles émis par un influenceu­r émergent. Nous mixons toutes ces données puis pouvons anticiper des ventes jusqu’à un an, pays par pays.

L’IA provoque beaucoup de craintes. Qu’en pensez‑vous ?

Si elle a d’extraordin­aires potentiali­tés, l’IA doit rester à sa place dans la boîte à outils. Quand la photo numérique est arrivée, on a cru à la fin d’une ère. Eh bien non ! Il y a des gens qui savent prendre des photos et puis il y a ceux qui ratent systématiq­uement les leurs, comme moi… alors que j’ai un appareil techniquem­ent exceptionn­el [rires]. Avec l’IA, c’est la même chose : ce sera toujours l’humain qui guidera la démarche créative.

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