The Good Life

3 questions à…

Pierre Heschung Chausseur de père en fils depuis 1934, en Alsace.

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Votre entreprise a frôlé le dépôt de bilan au printemps dernier, du fait d’un mauvais mariage avec un fonds d’investisse­ment en décembre 2011. Comment repartez-vous aujourd’hui du bon pied ?

Grâce à la rencontre de Philippe Catteau, un industriel qui a réussi avec une âme d’entreprene­ur. Et pas de repreneur. Il est venu visiter la manufactur­e en Alsace. Nous n’avons pas parlé de rentabilit­é ni d’EBITDA, mais de savoir-faire, de métiers, de valeurs, de famille… Ensemble, nous avons créé au 1er septembre 2023 une nouvelle société qui réinvestit dans l’atelier sans vouloir en faire une entreprise 2.0. Notre objectif est de conforter des savoir-faire, de renouveler le matériel… Nous sommes dans le concret, l’essentiel, tout de suite, là, maintenant.

Cette authentici­té plaît-elle aux consommate­urs ?

À la sortie du Covid, une part croissante de la clientèle était à la recherche de chaussures de qualité qui s’inscrivent dans la durée, se démontent, se réparent, peuvent être ressemelée­s… Ces consommate­urs ont également tendance à rechercher des marques avec une vraie histoire. Aussi, nous veillons à présenter Heschung dans la réalité de sa région, de ses savoir-faire, des gens et des artisans qui participen­t à faire sa différence.

Ressortez-vous d’anciens modèles ?

Nous nous sommes refocalisé­s sur le cousu norvégien, qui représente 80 % de notre production. Les modèles [type baskets, NDLR], qui sortaient de nos savoir-faire, ont été confiés à des confrères spécialisé­s. En parallèle, nous retravaill­ons les anciens modèles par touche. Une clientèle jeune tombe actuelleme­nt sous le charme de produits existant depuis des années. Il faut parvenir à les adapter à l’époque sans les dénaturer.

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