3 questions à…
Florence Deygas et Olivier Kuntzel Créateurs visuels.
Qu’est-ce qui a motivé vos choix dans la création de Mobilis ?
Il s’agissait d’intégrer une oeuvre artistique dans le circuit de visite classique proposé au public. Faire une oeuvre en soi, mais enchâssée à l’intérieur du parcours. Nous avons décidé d’utiliser les connaissances toutes fraîches que les visiteurs reçoivent juste avant sur la fabrication du cognac et l’histoire de la maison. Nous avons joué avec ces réminiscences sur un mode sensoriel. Ce n’est pas une visite virtuelle du lieu, plutôt une rêverie sur des éléments existants. Par exemple, à partir des fûts de vieillissement, nous avons créé un personnage fait d’un assemblage de barriques. En même temps, les visiteurs habitent un autre corps avec leur avatar dans un espace en trois dimensions.
Combien de temps vous a-t-on donné pour réaliser cette oeuvre ?
Beaucoup plus que d’habitude. Deux années au total, dont une de préparation afin de nous laisser inspirer par les lieux : les chais, l’embouteillage, le château de Bagnolet, jusqu’aux bureaux. C’est dans le patrimoine de la maison que nous avons trouvé le point de départ de notre inspiration, avec les buvards de Richard Hennessy. Nous les avons vus au hasard de mille choses. Ce sont des buvards qu’il utilisait pour sécher l’encre quand il remplissait ses livres de comptes, mais il se laissait aller, dessus, à des gribouillages : il dessinait des croquis de maisons, des bateaux, des naufrages ! Ce n’était pas destiné à être vu, c’est même intime, mais c’était une chance de travailler à partir de ce matériau.
Quelle direction prennent les collaborations artistiques avec les marques de spiritueux ?
Il y en a de plus en plus. Nous avions déjà travaillé avec la vodka Belvedere pour une publicité. À Cognac et chez Hennessy, il y a une envie très forte de faire découvrir le lieu, de le remettre à l’honneur, alors que les flacons partent partout dans le monde. C’est le coeur vital. La nature y est très présente, notamment à travers la Charente.