3 questions à…
Bruna Baffa Directrice du Museu do Amanhã.
Comment construire un récit sur l’environnement qui soit attractif et inspirant ?
C’est exactement la raison d’être de ce musée. Pour raconter l’avenir, il a fallu retracer l’histoire de l’humanité. Notre narration s’articule autour de trois questions : d’où venons-nous ? où nous trouvons-nous actuellement ? et vers où allons-nous ? Nous ne nions pas le fait que notre époque est dure, mais nous restons optimistes. La tragédie environnementale est décrite dans la partie consacrée à l’Anthropocène. Le reste de l’exposition permanente et des projets temporaires montrent les possibilités qui s’offrent à nous. D’ailleurs, l’organisation des expositions est réalisée de manière collaborative, ce qui fait aussi écho à notre manière de voir le futur, porté par le collectif.
Quels rôles peuvent jouer Rio et son musée de Demain dans l’éveil des consciences ?
Un grand chaos duquel naissent la vitalité et l’espoir. L’emplacement du musée est emblématique, au sein de la zone portuaire, qui abrite plusieurs lieux importants pour l’histoire de l’humanité : le quai de Valongo, qui fut l’un des principaux pôles de l’esclavage dans le monde, mais aussi le quartier de Pequena África. Le Museu do Amanhã et le musée d’Art de Rio, inaugurés respectivement en 2015 et 2013, sont des symboles de ces changements.
Comment cohabitent les sciences et les arts au sein des expositions ?
Les résultats des recherches scientifiques sont présentés sous une forme artistique. C’est toute la beauté de ce musée : émouvoir le public à travers une vidéo, une installation, un artefact… C’est le premier musée au monde auquel l’Unesco a attribué une chaire d’alphabétisation du futur [également appelée « littératie des futurs » dans le jargon onusien, NDLR]. L’idée est de construire de nouvelles narrations. En plus d’exposer, le musée agit. Depuis ses débuts, l’institution a établi le contact avec plusieurs collectifs sur différents projets : les habitants de Pequena África, diverses communautés de la région ou encore la communauté LGBTQI+, les sans-abri…