3 questions à…
Pierre Mahéo Fondateur de la marque Officine Générale.
Pourquoi, au début des années 2010, avoir lancé votre marque en brandissant la qualité ?
C’était en réaction à la fast fashion qui proposait déjà des tonnes de nouveautés dans des qualités déplorables et, aussi, aux marques de luxe dont les prix s’envolaient sans que leurs investissements en matières premières ou en fabrication soient corrélés. Un bon vêtement, cela tient pour 50 % au choix du tissu et pour 50 % à la confection.
Si l’un des deux est médiocre, le produit dans son ensemble est médiocre. Mon idée, avec Officine Générale, était de proposer le meilleur à tous les niveaux, sans pour autant forcer les prix. Je défendais la qualité, car un vêtement bien pensé dure plus longtemps.
Un vêtement qui vieillit bien ne fait cependant pas les affaires de l’industrie de la mode !
Peut‑être, mais je note surtout que les valeurs d’Officine Générale touchent un nombre croissant d’hommes et de femmes. Les clients historiques reviennent toujours pour renouveler ou compléter leur dressing et, en parallèle, de nouveaux, parfois très jeunes, se tournent vers la marque avec les mêmes préoccupations de qualité.
Les consommateurs changent, certes, mais qu’en est-il des marques ?
L’an passé, le textile‑habillement a fait face à une inflation assez incontrôlable, liée, à la fois, à une pénurie de matières premières et à une augmentation des coûts de fabrication. De nombreuses marques ont baissé le prix d’achat des tissus et, par conséquent, leur qualité. Chez Officine Générale, nous avons négocié avec nos fournisseurs afin de maintenir nos standards initiaux. Le succès aidant, nous avons même pu développer des étoffes spécifiques, dans les poids que l’on affectionne, pour la nouvelle ligne Daily Classics.