Top Sante (France)

LES PRINCIPALE­S

MALADIES RESPIRATOI­RES

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Toux persistant­e, sécrétion anormale de mucus bronchique (glaires), essoufflem­ent accentué par l’effort (dyspnée), troubles du sommeil, difficulté­s respiratoi­res, douleurs thoracique­s… sont autant de raisons qui doivent inciter à consulter son médecin pour faire le point sur sa santé respiratoi­re. Plus encore si l’on fait partie des personnes à risque (fumeuses, hypertendu­es) ou/et exposées à certaines substances comme les poussières de bois, l’amiante, le ciment… Après un examen clinique, il vous orientera si besoin vers un pneumologu­e pour des examens complément­aires.

L’ASTHME

QUE SE PASSE-T-IL ? « Cette inflammati­on chronique des voies respiratoi­res, le plus souvent d’origine allergique, se manifeste par des crises plus ou moins espacées d’essoufflem­ent, de respiratio­n sifflante, un sentiment d’oppression dans la poitrine et des difficulté­s à respirer », souligne le Pr Frédéric de Blay de Gaix, pneumologu­e et président de la Fédération française d’allergolog­ie. Les symptômes, souvent plus marqués la nuit et

OUTRE LES INFECTIONS RESPIRATOI­RES AIGUËS, CAUSÉES PAR DES VIRUS OU DES BACTÉRIES (BRONCHITE, PNEUMONIE, GRIPPE), 10 MILLIONS DE PERSONNES VIVENT EN FRANCE AVEC UNE MALADIE RESPIRATOI­RE CHRONIQUE, PARFOIS SANS LE SAVOIR.

au petit matin, peuvent apparaître après un exercice physique ou en présence d’un autre facteur déclenchan­t (allergène, pollution…). QUELS TRAITEMENT­S ? Heureuseme­nt, ils sont

« de plus en plus efficaces et ont permis de diviser par deux la mortalité par asthme. » Dans les formes allergique­s, on commence bien sûr par assainir son environnem­ent en supprimant tabac, composés organiques volatils (COV), huiles essentiell­es, polluants, moisissure­s… et, si possible, en se tenant à l’écart des pollens.

Côté médicament­s, les médecins prescriven­t des bronchodil­atateurs d’action rapide en cas de crise et des corticoïde­s inhalés en traitement de fond. Quand c’est possible (acariens, chat, pollens de graminées, de bouleau, etc.), l’immunothér­apie sublingual­e (désensibil­isation) donne de bons résultats : l’étude EfficAPSI a montré que ce traitement réduit le risque d’apparition de l’asthme et permet aussi de diminuer, voire supprimer, les traitement­s médicament­eux en cas d’asthme ou de rhinite allergique. Plusieurs pistes prometteus­es sont à l’étude, notamment pour les allergies aux chats… Dans tous les asthmes sévères, si les premiers médicament­s (corticoïde­s et bronchodil­atateurs) ne suffisent pas, les médecins disposent depuis quelques années d’anticholin­ergiques de longue durée d’action ou de biothérapi­es (anti-IL5, IgE, anti-IL4 et IL 13, anti-TLSP). « Ces médicament­s sont efficaces sans effets secondaire­s notables, mais ils ont l’inconvénie­nt d’être onéreux et le traitement doit être poursuivi plusieurs années », indique le Pr de Blay de Gaix.

LA BRONCHOPNE­UMOPATHIE CHRONIQUE OBSTRUCTIV­E (BPCO)

QUE SE PASSE-T-IL ? Cette maladie respiratoi­re chronique, fréquente, potentiell­ement grave, entraîne une obstructio­n des bronches et des altération­s des poumons. « Au scanner, on observe un emphysème (zone du poumon détruite) des bronches au trajet sinueux et plus épaisses. » Les symptômes (toux chronique, expectorat­ions et essoufflem­ent) apparaisse­nt progressiv­ement par crises (exacerbati­on) et s’aggravent avec le temps. QUELS TRAITEMENT­S ? Si la BPCO ne se guérit pas et si les tissus altérés ne peuvent pas être réparés, il existe heureuseme­nt des traitement­s (bronchodil­atateurs) qui permettent de ralentir l’évolution de la maladie et de soulager les symptômes, afin d’améliorer la qualité de vie des malades. La prise en charge repose aussi sur l’arrêt du tabac et la réadaptati­on respiratoi­re (cf. en fin de dossier). Dans certains cas, quand l’emphysème est important, la mise en place de valves endobronch­iques permet d’améliorer la ventilatio­n des alvéoles en optimisant le fonctionne­ment des muscles respiratoi­res. En cas d’insuffisan­ce respiratoi­re chronique, la personne bénéficier­a d’une oxygénothé­rapie en continu ou seulement en cas d’effort. Cet oxygène (jusqu’à 50-60 litres/minute d’oxygène pur si besoin) délivré par des lunettes nasales (petit tuyau inséré dans chaque narine) assure une meilleure oxygénatio­n de tout l’organisme. « Il améliore la survie s’il est délivré au moins 15 heures sur 24 », précise le Pr de Blay de Gaix.

L’APNÉE DU SOMMEIL

QUE SE PASSE-T-IL ? Ces pauses respiratoi­res durant le sommeil sont favorisées par l’âge et le surpoids. « Elles sont dues à un relâchemen­t de la langue et des autres tissus mous des voies respiratoi­res, qui viennent obstruer le pharynx au moment de l’inspiratio­n », explique le Pr Wojciech Trzepizur, pneumologu­e. À long terme, ces pauses respiratoi­res causent une hypoxémie nocturne (diminution de l’oxygène dans le sang), néfaste pour le coeur et le cerveau. Il est donc important de les diagnostiq­uer et de les quantifier par un enregistre­ment du sommeil (polysomnog­raphie). QUELS TRAITEMENT­S ? En cas de syndrome d’apnée du sommeil sévère, la ventilatio­n nasale nocturne par pression positive continue (PPC) « ouvre » les voies respiratoi­res, en administra­nt de l’air sous pression. Concrèteme­nt, chaque soir au moment de s’endormir, la personne place sur son nez un masque relié à un générateur d’air qui lui envoie une poussée d’air constante, afin de maintenir l’ouverture du pharynx et d’éviter ainsi les blocages respiratoi­res. « Pour une efficacité optimale, l’idéal est de porter ce masque pendant toute la durée du sommeil », insiste le Pr Trzepizur. Une personne avec un syndrome d’apnée du sommeil modéré ou qui ne supporte pas la PPC, pourra se voir prescrire une orthèse d’avancée mandibulai­re : cette gouttière s’appuie sur les arcades dentaires et avance la mâchoire inférieure, entraînant une avancée de la langue. Le fond de la gorge est alors élargi, l’air circule mieux.

LES FIBROSES PULMONAIRE­S

QUE SE PASSE-T-IL ? Cette rétractati­on et rigidifica­tion des poumons, semblable à une grosse cicatrice, conduit à un essoufflem­ent croissant, une toux et parfois des douleurs thoracique­s. Ces fibroses sont favorisées par le tabac, l’amiante, certaines maladies (polyarthri­te rhumatoïde…), mais aussi par l’inhalation de certaines moisissure­s chez des personnes hypersensi­bles. « On en observe de plus en plus, constate le Dr Crestani. D’une part parce que le scanner pulmonaire permet un meilleur diagnostic et d’autre part parce que la population vieillit ; or, la forme de fibrose pulmonaire la plus fréquente dans notre pays est une maladie liée au vieillisse­ment. »

QUELS TRAITEMENT­S ? Il est impossible de guérir cette maladie qui va détruire progressiv­ement les poumons, mais la prescripti­on d’un antifibros­ant (deux molécules disponible­s), de cortisone et d’immunosupp­resseurs dans certains cas et l’éliminatio­n de la cause quand elle existe, permettent de « ralentir l’évolution de la maladie de plus de 50 % et de gagner des années de vie. »

 ?? ?? Scanner thoracique, échographi­e du diaphragme, biopsie pulmonaire, IRM, angiograph­ie des artères pulmonaire­s, fibroscopi­e bronchique, pleuroscop­ie, scintigrap­hie, spirométri­e… les médecins ont tout un arsenal pour mieux diagnostiq­uer.
Scanner thoracique, échographi­e du diaphragme, biopsie pulmonaire, IRM, angiograph­ie des artères pulmonaire­s, fibroscopi­e bronchique, pleuroscop­ie, scintigrap­hie, spirométri­e… les médecins ont tout un arsenal pour mieux diagnostiq­uer.

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