3 QUESTIONS À…
Dre Isabelle Bossé, allergologue.
Pourquoi observe-t-on une explosion des phénomènes allergiques saisonniers ?
La saison des allergies s’allonge d’année en année, en raison du changement climatique et de la hausse des températures. Elle s’intensifie également avec un nombre croissant de grains de pollen par mètre cube d’air, et des pollens de plus en plus agressifs. Il a été démontré que les grains de pollen, au contact de pollution atmosphérique comme les particules fines, s’altèrent et deviennent beaucoup plus allergènes. Tous ces facteurs se traduisent par une forte augmentation à la fois du nombre de personnes souffrant d’allergies et de l’intensité de leurs symptômes.
Nos habitudes de vie jouent-elles un rôle dans l’exacerbation des crises ?
Un rôle majeur ! Comme une grande partie des maladies chroniques, les allergies sont fortement influencées par notre microbiote intestinal. Le fait de mal manger, de peu bouger, de respirer de l’air pollué contribue à le déséquilibrer et à laisser s’installer une inflammation chronique.
À la longue, cette inflammation dérègle le système immunitaire et favorise un terrain allergique.
Que peut-on faire, à notre échelle, pour limiter les crises allergiques printanières ?
Tout d’abord, manger sainement, des produits bruts autant que possible, et fuir les produits ultra transformés, délétères pour le microbiote intestinal. Attention également au sucre, très proinflammatoire, et à l’alcool. Autre point capital : de l’exercice physique régulier. Pour le ménage, évitez de multiplier les produits d’entretien et autres parfums d’intérieur. Leurs molécules chimiques irritent les voies respiratoires. Au printemps et en été, il est fortement conseillé d’aérer les logements tôt le matin et tard le soir, en dehors des pics de pollen. L’objectif est de faire entrer le moins d’allergènes possible dans la maison. Pour ça, on évite de faire sécher le linge dehors, on se change après être rentré au domicile, on se lave les cheveux chaque soir. Et si vraiment, vos allergies altèrent votre qualité de vie, n’hésitez pas à consulter un spécialiste.