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La grève des chauffeurs de bus va-t-elle durer ?

Un mouvement de grève a débuté vendredi dernier. Il devait se poursuivre cette semaine à moins qu’un accord ne soit trouvé aujourd’hui.

- Philippe Cohen

Près d’une centaine de chauffeurs de bus de Transdev sont en grève depuis vendredi dernier. Outre les revendicat­ions salariales, les employés de la société de transport évoquent de « mauvaises conditions de travail », selon les représenta­nts syndicaux. « On part chaque matin, la boule au ventre. Nous avons trop de pression ! », lâche un chauffeur. Le déclencheu­r de la grève a été la mise à pied d’un ancien : « Il a 25 ans de maison et a été directemen­t, sans rappel, mis à pied pour avoir heurté un poteau près de la station de lavage », dénonce

un employé. « Les sanctions sont disproport­ionnées. Il y a une différence entre un accrochage et un accident », dit une chauffeuse sanctionné­e aussi pour la première fois, après avoir mal pris un virage. « C’est une pression psychologi­que qui n’améliore pas les choses. On a comme une épée de Damoclès sur la tête tous les jours. Et maintenant on nous demande d’éviter les animaux, les sangliers sur la route. On essaie de faire au mieux mais c’est toujours davantage de pression… » « Trop de pression » Tandis qu’ils tiennent le piquet de grève, les hommes et les femmes discutent, très remontés par le climat social qui règne au sein de l’entreprise. « C’est la tolérance zéro ! », constatent les salariés. Le décès de la jeune lycéenne au pont Hardy, renversée par un bus en septembre 2016, pèse aussi sur la conscience des chauffeurs. « On a froid dans le dos quand on passe à la gare. On a une conscience profession­nelle. Nous savons que nous avons la vie des gens entre nos mains. Mais les bus sont parfois surchargés, on ne voit rien. Depuis le réaménagem­ent des lignes par le Stif (Syndicat des transports d’ile-defrance), le trafic a doublé à la gare qui n’est pas faite pour absorber autant de trafic. Il y a davantage de piétons et les automobili­stes sont garés n’importe comment. On sait et on dit que cet endroit est dangereux », racontent les chauffeurs de bus qui interpelle­nt aussi bien leur direction

que la collectivi­té. « À cela s’ajoute le fait qu’on nous laisse peu de temps entre les services ; À la gare de Massy, c’est l’enfer. Je fais des allersreto­urs pendant 2h30 en raison du trafic. Je n’ai pas le temps d’aller aux toilettes », témoigne une femme chauffeuse. « Le manque de respect et la pression engendrent un stress pour tous les chauffeurs ! »

« Il faut alléger les sanctions. La direction doit s’y engager par écrit ! », ont réclamé les représenta­nts syndicaux avant d’être reçus vendredi pendant 2h30 par la direction. À la sortie, ils ont jugé qu’il n’y avait pas eu d’avancée. La grève devait être reconduite mardi.

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Plus d’une centaine de chauffeurs ont tenu un piquet de grève vendredi dernier.

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