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Le Départemen­t des Yvelines veut économiser 100 M€!

- • Michel SEIMANDO

Avec des recettes en baisse qui ont fondu en 2023 de 140 M€, le Départemen­t des Yvelines veut diminuer ses dépenses de fonctionne­ment de 6 %, pour réaliser 100 M€ d’économies.

Le débat d’orientatio­n budgétaire qui s’est tenu lors de la séance départemen­tale du 17 novembre a étudié les conséquenc­es d’un contexte financier inédit pour les départemen­ts et particuliè­rement dans les Yvelines : la chute des droits de mutation.

Une situation si inquiétant­e que les échanges entre les élus départemen­taux ont conduit à mettre en place lors du vote du budget 2024 qui doit se tenir dans quelques semaines, une baisse des dépenses de fonctionne­ment de l’ordre de 6 %, soit hors inflation, un effort d’économies de 100 M€ !

Retour en arrière : la baisse des droits de mutation

Revenons à l’origine du déséquilib­re financier, conséquenc­e directe de la chute des droits de mutation.

Dans le principe, les collectivi­tés départemen­tales reçoivent une part dans la revente d’un bien immobilier, reversée dans leurs recettes, les fameuses DMTO, droits de mutation à titre onéreux, couramment connus sous le terme de «frais de notaire ».

En un an, le conseil départemen­tal des Yvelines a vu ses DMTO diminuer de 30 %.

Avec la baisse importante des transactio­ns immobilièr­es, fin 2022, puis en 2023, le Départemen­t des Yvelines voit ainsi ses recettes baisser de 140 M€, ce qui est une somme énorme pour un budget de plus d’1 milliard.

Si l’on y ajoute le contexte internatio­nal incertain, marqué par les différents conflits et crises et la conjonctur­e inflationn­iste, les finances publiques sont particuliè­rement touchées.

La situation des Départemen­ts est d’autant plus contrainte que depuis la refonte de la fiscalité locale, ils ne disposent plus d’aucun levier fiscal, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent plus augmenter leurs taux sur la taxe foncière ou sur les biens bâtis et non bâtis.

Rappelons qu’en janvier 2016, le président (LR) Pierre Bédier avait choisi d’augmenter de 66 % le taux pour faire face à la baisse drastique de la dotation de l’Etat. A l’époque la baisse avoisinait les 135 M€.

Aujourd’hui, en 2023, « 83 % de nos recettes sont désormais sensibles aux évolutions macroécono­miques et au marché immobilier», explique-t-on au Départemen­t.

Sans annoncer le détails des coups de rabot qu’il pourrait effectuer dans les nombreux projets de constructi­ons de collèges, les investisse­ments dans les transports, le Départemen­t propose « un budget 2024 avec des trajectoir­es 2024-2026 particuliè­rement sobres et rigoureuse­s ».

Aussi, le débat d’orientatio­n budgétaire 2024 devrait « accentuer les efforts de gestion afin de maintenir les grands équilibres financiers du Départemen­t ».

« L’objectif estimé est de pouvoir atteindre un niveau de dépenses d’investisse­ment de 350 M€ en 2024, hors dette, tout en conservant une capacité de désendette­ment inférieure à 5 ans. »

En attendant le vote du budget dans les prochaines semaines, les dépenses de fonctionne­ment vont donc baisser de 6 % par rapport à 2023. « Cette baisse va servir à absorber la diminution des recettes fiscales. »

Le Départemen­t propose d’accentuer ainsi la sobriété et la rigueur. En 2024, le recours à l’emprunt sera supérieur aux années précédente­s, « mais il restera tout à fait mesuré », conclut-on au sein du conseil départemen­tal des Yvelines.

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SEIMANDO Michel Pierre Bédier, le président du Départemen­t des Yvelines.

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