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Roué de coups, le contrôleur RATP est secouru par un gendarme

- • F. D.

Un gendarme de repos est intervenu en gare RER de Saint-Germainen-Laye. Un contrôleur de la RATP se faisait agresser par un fraudeur.

Un fraudeur très violent, un contrôleur de la RATP et un jeune gendarme de la section de Recherches de Versailles… Tels sont les acteurs de la scène qui s’est déroulée le 17 novembre dernier, en gare RER de Saint-Germain-en-Laye. Scène dans laquelle le jeune militaire de 22 ans n’a pas hésité à s’interposer.

« Il s’est mis à taper encore plus fort »

Ce vendredi en question, le brigadier-chef Lyasid est de repos. Il en profite pour quitter Versailles où il réside. Direction Saint-Germain-en-Laye pour se rendre chez le coiffeur. Il y a ses habitudes. Et il veut être impeccable pour retrouver sa compagne pour le week-end. ❝

Le gendarme adjoint volontaire réalise que la victime est un agent de la RATP. Il s’approche et demande à l’homme de se calmer. C’est l’effet inverse qu’il obtient.

« Il s’est mis à taper encore plus fort. Avec le contrôleur, nous avons chacun réussi à le saisir par un bras. Le contexte était tendu. De plus en plus de monde regardait, filmait. J’ai encore dit que j’étais gendarme. À ce moment, l’agresseur a fait un tour sur lui-même pour me saisir le bassin. Il a essayé de me faire tomber. J’ai mis mon pied en opposition, comme une prise de judo. Il a terminé sur le dos. »

Le jeune homme applique ce qu’il a appris en formation. « Comme il gesticulai­t dans tous les sens, je l’ai basculé sur le ventre pour l’immobilise­r. Quelqu’un m’a saisi par les épaules. Le contrôleur l’a repoussé. Finalement, l’agresseur s’est calmé. Il disait avoir du mal à respirer. Je l’ai installé assis. La police a été prévenue. »

C’est à cet instant que le jeune homme a appris les raisons de l’agression. Le jeune homme voulait frauder le RER. Surpris par les contrôleur­s, il avait été invité à ressortir. Il a persisté dans son intention de monter dans le train. Le ton est monté. Il en est venu aux mains.

Il était aux alentours de 14 h lorsque je suis arrivé au niveau du portique de la sortie. J’ai vu une grande foule qui regardait quelque chose, qui filmait. Près de la cabine du photomaton, il y avait un homme qui se faisait taper dessus. L’agresseur le retenait par le cou avec le bras et tapait dans ses côtes avec le poing. Au début, j’ai même pensé qu’il lui mettait des coups de couteau. » BRIGADIER-CHEF LYASID.

« Il a décidé de faire face »

Il a fait preuve d’un bel état d’esprit. Il n’a pas détourné le regard. Il a décidé de faire face à un événement, même en dehors de son service. Tout ce qu’il a entrepris a clairement montré qu’il avait complèteme­nt acquis la formation reçue. Il a maîtrisé une personne agressive, sans utiliser d’arme. Et personne n’a été blessé. » LE COLONEL DENIS HEBINGER.

Pour son interventi­on, Lyasid devrait recevoir une lettre de félicitati­ons. Les premières lui ont été directemen­t adressées par le patron de la Section de recherches.

Pour le brigadier-chef, il aurait été impensable de faire autrement. « Être gendarme, pour moi, c’est avoir un état d’esprit positif. Il était logique que j’intervienn­e. La seule question c’était la manière de le faire. »

Lyasid aura tout de même réussi à retrouver sa compagne… et à se rendre chez le coiffeur. « Le temps de faire la procédure, j’ai été en retard puis j’ai raté mon train. Mais ce n’est pas grave. » La jeune femme n’a pas eu de difficulté à lui pardonner. Elle-même est en école de gendarmeri­e.

Le fraudeur a, pour sa part, passé une partie de son weekend en garde à vue. Remis en liberté, il a fait l’objet d’une procédure de reconnaiss­ance de culpabilit­é. Il était connu pour des faits similaires.

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