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Il prend l’autoroute A13 avec 2 grammes dans le sang...

- • F. D.

Prendre l’autoroute A 13 avec 2 grammes d’alcool dans le sang et en ayant fumé du cannabis… Le tout sans permis de conduire. Ce n’était pas l’idée du siècle. Au demeurant, c’était celle d’Olivier, jugé le mardi 28 novembre 2023, par le tribunal de Versailles.

Ce Parisien de 30 ans a reconnu l’intégralit­é des faits qui se sont déroulés deux jours plus tôt, sur la route qui devait le mener à Étretat, en Normandie.

Dans la soirée, les gendarmes des Yvelines sont appelés à se rendre au niveau de Chaufourlè­s-Bonnières. Il est 21 h 45. On leur a signalé un accident et surtout une altercatio­n entre automobili­stes.

Sur place, les militaires constatent bien qu’un véhicule est endommagé. Ils apprennent surtout que le fautif a pris la poudre d’escampette.

À 22 h 5, les ondes crépitent. Une Renault Mégane grise est à cheval sur le bas-côté de la bretelle d’accès de l’A13, près de Rosny-sur-Seine. À côté, il y a un homme, une femme, trois chiens et un chat.

Il doublait à 180 km/h

Sur place, les gendarmes comprennen­t rapidement que l’automobili­ste n’est pas dans son état normal. Il annonce d’ailleurs la couleur. Il a bu beaucoup de whisky. Il a fumé. Son permis a été annulé… Et, cerise sur le gâteau, il a 2 grammes de résine dans les poches. Olivier est immédiatem­ent placé en garde à vue.

Dans le même temps, le premier accidenté et son frère racontent ce qui s’est passé. Tous les deux se suivaient sur la route, dans leur véhicule respectif.

Il voulait voir la mer

Sur l’autoroute A13, Olivier a déboulé à toute allure. Sa vitesse sera estimée à 180 km/h.

Il a doublé par la droite, roulé sur la bande d’arrêt d’urgence. Au péage, il a pilé, fait une tête à queue et même défoncé la barrière avant de repartir. L’un des frères a subi les conséquenc­es un peu plus loin à la hauteur de Chaufour-lès-Bonnières.

Pourquoi une telle attitude ? Pourquoi ces allées et venues sur l’A13, en direction de la Normandie puis de la capitale ?

Olivier les explique au tribunal.

Et de poursuivre : « C’est vrai que j’aurais pu tuer des gens. »

Une mesure de pure protection de la société

Son problème est qu’il n’est pas novice en la matière. Son casier judiciaire est noirci de 14 condamnati­ons, beaucoup étant liées à des délits routiers.

L’ensemble motive le procureur de la République à prendre des réquisitio­ns d’incarcérat­ion. « Il faut une mesure de pure protection de la société. Monsieur est un véritable danger public. À longueur de journée, on entend ceux qui ont pris une vie sur la route dire qu’ils n’ont jamais voulu ça. Une fois qu’une famille est morte, on ne revient plus en arrière. »

Aux 15 mois demandés, le tribunal a répondu par 18 mois de détention.

« Monsieur, vous êtes dans une période de votre vie qui est difficile. C’est indéniable. Mais cela ne justifie pas de mettre la vie des autres dans un si grand danger », a motivé la présidente.

Dépité, Olivier a remis son manteau et a tendu les mains en avant vers les gendarmes. Ils l’ont conduit à la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy.

Dans la journée, j’avais appris deux nouvelles super tristes. La première est que mon meilleur pote allait avoir une chimio. La deuxième était que ma copine voulait me larguer. Elle voulait que je la ramène à Paris. Avec tout ça, je me suis dit que ça me ferait du bien d’aller voir la mer. C’est pour ça que je suis parti pour aller à Étretat.

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