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Procès des émeutes urbaines : qui sont les cinq jeunes arrêtés?
Ils sont cinq à se serrer dans le box du tribunal de Versailles en ce jeudi 30 novembre. L’un porte encore sa veste orange fluorescente de camionneur. Les autres sont en sweat ou manteau ouvert, les cheveux hirsutes après leur garde à vue.
La justice reproche à Ilyas, Jasim, Alexis, Modi et Dan d’avoir participé, dans la nuit du 29 juin 2023, aux émeutes urbaines qui faisaient suite à la mort de Nahel, à Nanterre.
Chacun, à leur niveau, aurait oeuvré à l’attaque du commissariat d’Élancourt et au saccage de la rue qui y menait. Selon l’enquête, les uns se seraient chargés de remplir des bouteilles d’essence. Les autres auraient mis le feu à une voiture de la police municipale. Les derniers auraient tiré au mortier sur le bâtiment administratif.
Le procès aura lieu le 4 janvier
Pour les identifier, la police a largement exploité les images de la vidéosurveillance mais aussi la téléphonie. Cela a abouti à un vaste coup de filet, le mardi 28 novembre, à Élancourt.
Face aux juges, tous ont préféré demander un délai pour préparer leur défense. Délai qui est de droit et a été accordé avec une date d’audience fixée au jeudi 4 janvier 2024.
Pour leurs avocats, l’enjeu de ce rendez-vous judiciaire était d’obtenir une remise en liberté des mis en cause âgés de 20 à 22 ans.
Mais qui sont ces jeunes qui ont à ce point inquiété les autorités ?
L’un est préparateur de commande. Un autre est chauffeur de poids lourd. Les derniers n’ont pas de travail mais seraient en recherche active. Ils sont tous issus du même quartier.
Leurs casiers judiciaires sont loin d’être noircis. Peu ou pas de condamnation. On trouve une semi-liberté pour une affaire en cours et un jet de colis par-dessus un mur de la prison.
Trois détentions, deux contrôles judiciaires
Je m’excuse. Je regrette d’y être allé. Je n’ai pas réfléchi. Je me suis fait entrainer. » UN DES PRÉVENUS.
Pour «éviter le risque de concertation et face à une reconnaissance partielle des événements », la procureure de la République réclame au tribunal un placement en détention provisoire.
Un seul des prévenus s’est décidé publiquement à reconnaître les faits.
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De leur côté, les avocats ferraillent pour obtenir des contrôles judiciaires stricts. Seuls deux en obtiennent, assortis d’une interdiction de sortir entre 22 h et 6 h.
Les cinq prévenus quittent le box sans un mot. La salle d’audience se vide des proches venus les soutenir.