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Versailles, une oasis où l’eau coule à flots
Les Yvelines, Versailles et ses environs, territoires d’eau et de bois, façonnés par la ressource en eau qui en a dicté son développement urbain.
Versailles environnement et initiative levait le voile sur le précieux liquide lors d’une conférence, samedi 25 novembre, balayant l’histoire de l’eau à Versailles, de Louis XIV à nos jours, autour d’une ressource de plus en plus redécouverte, choyée et utilisée en l’économisant.
Vallées propices aux sources
Pierre Desnos, historien de l’eau à Versailles, en a tracé le cheminement et les traces qu’ont laissé étangs, marais, aménagement royaux, avant d’évoquer la gestion de l’eau par aux jardins familiaux, confrontés, eux aussi, à sa raréfaction.
Du captage de Croissy sur Seine, alimentant l’usine de traitement installée à Louveciennes, la cartographie du territoire s’est ensuite dessinée lors de cette intervention particulièrement instructive.
La plaine, la ville de Versailles, puis Viroflay, Chaville, Sèvres, des vallées entourées de lignes de crêtes boisées, terrains argileux et aquifère (sable et glaise), propices à abriter des sources.
À Viroflay, l’Association des riverains de la place de la Bataille de Stalingrad, s’attache à retrouver et cartographier tous les microcours d’eau qui alimentent le ru Marivel, qui coule caché sous la route départementale, devenu un égout.
Les blanchisseries, de la fin du XVIIIe siècle aux années 1920, les moulins, la production maraichère, avec l’épinard le Monstrueux de Viroflay, l’eau La Désirée, vendue en bouteille entre 1922 et 1950, témoignent de la richesse en eau de ce territoire et de sa qualité. Une richesse qui est tout autant historique qu’écologique.
Archéologie aquatique
« L’eau des sources viroflaysiennes est très neutre, très douce, comme de la Vittel. Elle convenait parfaitement aux épinards poussant sur la rive droite, qui perdaient leur acidité arrosée par ce liquide. Une qualité qui n’avait pas échappé à Fernand Bottier qui embouteillait la Désirée, eau effervescente par l’ajout de sels lithiques, destinée aux cocktails, dans la première moitié du siècle dernier. Nous cartographions les rus, résurgences, puits, qui existent encore à Viroflay, sur l’espace public et privé. Travail mis à disposition de l’association Espaces », témoigne Laurent Clément, qui représentait l’association des riverains de la place de la Bataille de Stalingrad.
L’association Espaces, qui fait de l’insertion par l’écologie urbaine, était invitée par VEI. Les cours d’eau des bassins, Marivel, Bièvre et Gally, sont l’objet de toutes ses attentions et sources de projet.
L’association travaille avec des collectivités sur des projets de réouverture de cours d’eau devenus égouts enterrés.
« La métropole du grand Paris lance une étude sur ses rivières, dont le ru Marivel, géré par le syndicat Hydreaulys, qui coure pour moitié sur le territoire de Versailles Grand Parc », annonce Yann Fradin, directeur de projets pour l’association Espaces.
Lutter contre l’imperméabilisation des sols, alimenter les nappes, favoriser la biodiversité, stopper le gaspillage des eaux claires qui partent dans les égouts, un vaste chantier est annoncé pour les prochaines décennies, signant le retour en grâce de cours d’eau qu’il ne s’agit plus de cacher.